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DOCUMENT RTL - Un ancien soigneur des orques du Marineland d'Antibes témoigne : "Il ne faut surtout pas les séparer"
Un ancien dresseur qui a travaillé dans le parc aquatique l'affirme : il ne faut pas séparer les orques. Les animaux pourraient être envoyés au Japon bientôt car les spectacles de mammifères marins vont être interdits en France en 2026.
Des orques au Marineland d'Antibes en 2013
Crédit : VALERY HACHE / AFP
Les
trois orques du Marineland d'Antibes vont-elles quitter la France ?
L'association One Voice soupçonne le parc de vouloir les envoyer dans
les jours qui viennent au Japon. En effet, en France, les spectacles de
mammifères marins vont être interdits par la loi en 2026. Au Japon,
Inouk 24 ans, sa sœur Wikie 22 ans et son fils Keijo 10 ans, qui sont
tous nés en captivité, "seraient séparés dans différents parcs", selon
One Voice.
Sur RTL, Fabien Soubielle, un ancien dresseur qui a travaillé
au Marineland d'Antibes de 2000 à 2013 et qui a vu naître Wikie, l'une
des trois orques, sort de son silence et témoigne du danger
pour les animaux : il ne faut surtout pas les séparer.
"L'orque est un animal social, qui a beaucoup d'interactions, et on ne peut pas les séparer. C'est comme si on séparait une famille", alerte Fabien Soubielle. "Ils se déplacent toujours en pod, un groupe familial géré par les femelles. C'est une société matriarcale, qui gère les petits et les élève, et toute l'organisation du groupe tourne autour de ça", précise le soigneur.
La vie quotidienne des orques
"Ces orques-là vivent en captivité dans un milieu qui est très limité géographiquement et très pauvre en interactions", raconte-t-il. "Heureusement qu'elles ont au quotidien l'action des soigneurs, que je sais être exemplaires et tournés vers le bien-être des animaux".
"Il y a déjà ces contraintes géographiques et environnementales, si vous leur ajoutez une séparation dans leur organisation sociale, c'est une vraie catastrophe", s'inquiète Fabien Soubielle.
Le soigneur a participé à l'envoi d'une orque adulte en 2001 dans l'Ohio (États-Unis), via avion-cargo. "Ça a dû être un déchirement pour elle, qui était au sein d'une cellule familiale". Il explique "avoir vu une incidence sur le comportement des animaux" de la famille, restés sur place. "On a vécu une situation qui n'était pas très saine au sein du parc".
Comment sauver les orques ?
Alors quelle serait la solution idéale pour Fabien Soubielle ? "On les déplace toutes, et pas pour les vendre à un autre parc et qu'elles subissent de nouveau des contraintes de spectacles obligatoires, plusieurs fois par jour". Il prône une "situation géographique adaptée", comme ce qui avait été fait pour Keiko, l'orque du film Sauvez Willy. La célèbre orque du film avait mis plusieurs années à se réadapter à la vie sauvage, après avoir souffert de problèmes de santé dus à sa vie en captivité.
Hier, l'association a obtenu l’interdiction temporaire pour Marineland de déplacer les orques. Une audience doit se tenir ce mardi 16 janvier à 9 heures au tribunal judiciaire de Grasse pour décider de prolonger cette interdiction, afin de permettre à des experts mandatés par la justice d'étudier l'état de santé des orques.
