Kevin Guiavarch jure qu'il est "un repenti" du groupe État islamique (EI). Le Français a été transféré vendredi 20 janvier dans la soirée en France depuis la Turquie, où il avait été incarcéré depuis son retour de Syrie. Visé par un mandat d'arrêt international, le jeune homme de 24 ans avait rejoint la Syrie fin 2012, ralliant d'abord les rangs du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, avant d'intégrer l'EI. Samedi 21 janvier, le jeune homme a été mis en examen et écroué pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et financement du terrorisme.
En juin 2016, Kevin Guiavarch avait quitté la Syrie avec ses quatre femmes françaises et six enfants afin de rejoindre l'Hexagone, assurant être un "repenti" dans une lettre adressée aux autorités françaises, avant d'être emprisonné en Turquie. Expulsées par les Turcs vers la France quelques semaines avant lui, ses femmes ont été mises en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" et placées en détention entre octobre et novembre 2016.
Le jeune homme constitue une belle prise pour les services français. Recruteur présumé de l'EI, il est également soupçonné d'être directement impliqué dans le financement de l'organisation terroriste. Kevin Guiavarch était inscrit par l'ONU sur la liste noire des combattants les plus dangereux depuis le 23 septembre 2014.
Son parcours comporte de nombreuses zones d'ombre pour les enquêteurs : pourquoi a-t-il pris contact avec la France ? Quelles sont ses motivations réelles ? S'agit-il véritablement d'un repenti comme il le prétend ? Désormais sur le sol français, les autorités espèrent qu'il pourra livrer des informations précieuses sur l'organigramme et le financement de Daesh.