Des tombes musulmanes profanées en Seine-et-Marne

Six tombes du carré musulman du cimetière de Dammarie-Les-Lys (Seine-et-Marne) ont été retrouvées couvertes de peinture rouge, samedi 16 janvier, au matin. Le maire Gilles Battail, qui a annoncé la nouvelle le lendemain, a condamné "avec la plus grande fermeté" ces "actes de vandalisme" et déposé plainte.
  
"Ces actes de vandalisme, que je condamne avec la plus grande fermeté, sont inacceptables". Voilà les mots employés par le maire de cette commune toute proche de Melun. "Une enquête de police a été ouverte à la suite de la plainte déposée par la ville", a-t-il expliqué en ajoutant : "ces dégradations ne peuvent être reliées aux événements récents qui ont marqué notre pays (...) Les traces de peintures retrouvées ne comportaient aucun message ou symbole insultant à l'endroit de la communauté musulmane". L'élu appelle "à ne pas céder aux discours de vengeance qui n'ont pas leur place dans la République". 

La recrudescence des actes islamophobes depuis les attentats de janvier 2015

Dès le samedi après, les tombes ont été nettoyées par les services de la mairie. Mais pour Abdallah Zekri, président de l'Observatoire de l'islamophobie, "c'est désolant d'en arriver là"."En s'attaquant aux morts, on blesse aussi les vivants et de tels actes mettent à mal le vivre ensemble dans un contexte déjà troublé."

Selon Abdallah Zekri et son association, 380 à 400 actes islamophobes ont été recensés en 2015. Ce décompte a été établi sur la base des plaintes et mains courantes déposées auprès de la police et de la gendarmerie, qui doit être arrêté le 22 janvier. Après une accalmie en 2014, où 136 actes avaient été recensés, l'Observatoire de l'islamophobie, composante du Conseil français du culte musulman, avait déjà fait état d'un triplement des actes et menaces islamophobes au cours des neuf premiers mois de 2015 (330 contre 110 par rapport à la même période en 2014). Des faits survenus en particulier après les attentats de janvier contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher.