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Crash de l'A320 Germanwings : ce que l'on sait sur la catastrophe

Un avion de la compagnie Germanwings, reliant Barcelone à Düsseldorf, s'est écrasé dans les Alpes-de-Haute-Provence, mardi 24 mars. Les 150 personnes à bord ont péri dans le crash.

Un sauveteur pointe la zone du crash de l'A320 sur une carte
Un sauveteur pointe la zone du crash de l'A320 sur une carte
Crédit : AFP
Fanny Bonjean & Benjamin Hue

C'est le premier crash d'un avion de ligne en France depuis celui du Concorde à Gonesse, il y a 15 ans. La pire catastrophe aérienne sur le territoire hexagonal depuis plus de trente ans. Un avion de la compagnie allemande Germanwings qui reliait Barcelone (Espagne) à Düsseldorf (Allemagne) s'est écrasé dans un massif des Alpes-de-Haute-Provence, dans la région de Digne-les-Bains, mardi 24 mars, selon la gendarmerie et la Direction générale de l'aviation civile (DGAC). L'appareil de la compagnie low cost allemande, filiale de Lufthansa, portait le numéro de vol 4U9525. Il transportait 144 passagers et 6 membres d'équipage.

Disparu des radars peu avant 11h

L'Airbus A320 de Germanwings a décollé de Barcelone à 10 heures, mardi. Il devait atterrir à Düsseldorf à 11h55. À 10h47 le vol a disparu des radars de contrôle. L'équipage n'ayant pas émis de "mayday" (appel de détresse), c'est le contrôle aérien qui a pris l'initiative de déclarer l'avion en détresse car il n'avait plus aucun contact avec l'équipage. Les données permettent de savoir qu'en une dizaine de minutes, l'avion a perdu énormément d'altitude : de 38.000 pieds (environ 11.400m) à 5.000 pieds (environ 1.500m). Pris en chasse par un appareil de l'armée de l'air afin de prévenir un acte de terrorisme, identifier les lieux d'un éventuel crash et enclencher les secours, l'avion s'est écrasé à hauteur de la commune de Méolans-Revel, sur une face du massif des Trois-Évêchés, a indiqué Matignon.

Des débris retrouvés sur 2 hectares

Des débris de l'avion ont été retrouvés dans le massif de l'Estrop, un haut-lieu de randonnée dans le massif des Trois-Evêchés, près de Barcelonnette, dans les Alpes-de-Haute-Provence. La recherche s'annonce complexe étant donnée la dispersion des débris de l'avion sur près de 2 hectares à flanc de montagne, dans une zone très difficile d'accès, située entre Digne et Barcelonnette (Alpes-de-Haute-Provence), où l'appareil s'est comme pulvérisé. "Les plus grands morceaux de corps que nous avons repérés ne sont pas plus grands qu'un attaché-case", a déclaré ce mardi soir un enquêteur de la gendarmerie, revenu du site du crash. Parmi les innombrables débris, aucun gros tronçon se fuselage n'a été vu. Seul le train d'atterrissage a pu être identifié.

Aucun survivant parmi les 150 passagers

144 passagers et 6 membres d'équipage étaient à bord de l'appareil, selon Germanwings. Il n'y a aucun survivant, d'après la gendarmerie française et le secrétaire d'État aux Transports, Alain Vidalies. La liste des passagers est en cours d'authentification. Parmi les victimes, figurent au moins 72 Allemands, selon un dernier bilan de Germanwings, dont deux bébés, 16 adolescents d'Haltern, une commune de Rhénanie-du-Nord, qui étaient en échange scolaire avec des lycéens espagnols, ainsi que deux chanteurs de l'opéra de Düsseldorf, Oleg Bryjak et Maria Radner. La liste des passagers comportait aussi. Le gouvernement espagnol a indiqué mercredi qu'il y avait au moins 49 morts espagnols parmi les victimes.

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Il y aurait également au moins une victime belge, un Danois, deux Australiens, deux Colombiens, un Américain et deux Argentins. Au moins trois Britanniques se trouvaient à bord de l'appareil, a annoncé mercredi le ministre britannique des Affaires étrangères Philip Hammond. Mexico et Tokyo ont évoqué la présence probable à bord de deux ressortissants mexicains et de deux japonais. Les autorités kazakhes ont annoncé ce mercredi qu'au moins trois de leurs citoyens se trouvaient à bord de l'A320. Le président Hollande a pour sa part parlé de la possibilité "sans doute" de victimes "turques", tandis que les médias marocains faisaient état de la présence d'un couple marocain à bord de l'avion. Il n'y aurait aucun Français mais sans "totale certitude", a déclaré le chef de l'État.

Plus de 600 militaires et gendarmes déployés

D'importants moyens humains ont été mis en oeuvre par l'État pour retrouver les restes des passagers et les boîtes noires de l'appareil qui s'est écrasé dans un massif de moyenne montagne à presque 2.000 mètres d'altitude. Très escarpée et enneigée, la zone est inhabitée et très difficile d'accès. "Près de 600 militaires et gendarmes sont à l'oeuvre depuis mardi", a indiqué Bernard Cazeneuve. 

15 hélicoptères ont été déployés, dont 7 hélicoptères de l'armée, pour faire respecter l'interdiction de survol de la zone, pour la recherche, le sauvetage et le transport d'autorités et d'équipes spécialisées. Deux services d'urgence et de réanimation et deux cellules d'urgence-médico-psychologiques sont également à pied d'oeuvre. Interrompues en fin de journée mardi, les recherches et les rotations d'hélicoptères destinées à acheminer les enquêteurs sur les lieux ont repris mercredi matin, dès l'aube. Les services de l'État sont également mobilisés pour accueillir les familles des victimes, arrivées à Digne-les-Bains dans la nuit de mardi à mercredi.

Une boîte noire retrouvée, endommagée mais exploitable

Dans la foulée du crash, mardi, une enquête a été ouverte par le pôle "accident collectif" du parquet de Marseille pour lever le voile sur les circonstances de l'accident. De nombreux enquêteurs ont été dépêchés sur place pour rassembler des éléments permettant d'élucider la tragédie. Parmi eux, figurent sept enquêteurs du Bureau enquêtes analyses (BEA), des conseillers techniques d'Airbus et trois experts de la BFU, l'homologue allemand du BEA. 

Une boîte noire a été retrouvée mardi par les enquêteurs. I