"Bonjour, j'ai entendu dire que vous auriez des besoins. Si tel est le cas, j'ai cinq chambres à proposer." Des appels téléphoniques comme celui-là, la mairie de Digne-les-Bains en reçoit des dizaines depuis le lendemain du crash, signe d'une émouvante vague de solidarité envers les familles des victimes du crash de l'Airbus de Germanwings.
C'est à tel point qu'il a fallu renforcer la présence à l'accueil téléphonique, car la titulaire habituelle "ne s'en sortait plus". Une collègue du service informatique s'est donc "proposée" pour lui prêter main forte.
Les propositions fusent. Certains offrent d'ouvrir les portes de leur résidence secondaire dans le coin, d'autres appellent de l'étranger comme cette interprète de Genève prête à se rendre immédiatement sur les lieux. Il y a même un entrepreneur en pompes funèbres de Nice prêt à venir transporter les corps...
Récupère les clés du chalet, et tu accueilles chez nous tous ceux qui en ont besoin
Un villageois voisin
En mairie de Seyne-les-Alpes, le village à proximité duquel s'est écrasé mardi l'A320, un habitant du village voisin de Montclar est venu se porter volontaire lui aussi : "Nous sommes tous solidaires, naturellement. Il n'y a pas de pays, pas de religion. J'ai même des amis qui m'ont téléphoné pour me dire 'récupère les clés du chalet, et tu accueilles chez nous tous ceux qui en ont besoin'. On est malheureux pour tous ces gens. 150 personnes sont mortes, cela en fait 2.000 qui pleurent", raconte-t-il d'une voix étouffée dans un sanglot, dans sa tenue de cycliste.
On a cassé trois œufs, mis de la farine, du sucre, et beaucoup d'amour
Une mère de famille
Il y a encore cette femme et ses trois enfants, venus livrer au centre d'accueil des gâteaux encore tout chauds, faits maison. "C'est important, pour consoler les parents des enfants. Nous savons qu'un avion s'est crashé, il y avait les enfants d'une classe. C'est triste... Alors on a eu idée de faire quelque chose", dit la petite Armelle, 8 ans. "C'est venu des enfants", confirme la maman. "On est comme ça dans la famille... On a cassé trois œufs, mis de la farine, du sucre, et beaucoup d'amour."
Nous sommes le premier maillon du travail de deuil
Francis Hermitte, maire de Seyne-les-Alpes
Dans la petite église de Seyne-les-Alpes, à l'entrée, un écriteau signale qu'un livret de condoléances est à la disposition de ceux qui le souhaitent. Au fond, brillent de petites bougies. "En profonde tristesse", a écrit un représentant de l'ambassade d'Allemagne, à la fois en allemand et en français.
"Que le temps vous aide a surmonter cette épreuve", écrit aussi une habitante de Seyne-les-Alpes. On lit aussi des témoignages de soutien en anglais, en espagnol. "Nous sommes le premier maillon du travail de deuil", assure le maire, Francis Hermitte, se disant très ému de l'accolade que lui a portée la chancelière Angela Merkel pour le remercier de l'accueil de sa commune.
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