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Corse : l'extrême droite est une "idéologie importée" dans l'île, estime Jean-Guy Talamoni

Le nouveau président de l'Assemblée de Corse juge que l'extrême droite "ne devrait pas avoir droit de cité" sur son territoire.

Jean-Guy Talamoni, président de l'Assemblée de Corse le 17 décembre 2015
Jean-Guy Talamoni, président de l'Assemblée de Corse le 17 décembre 2015
Crédit : PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP
Christophe Chafcouloff & AFP
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Ajaccio fait face depuis le 25 décembre à un épisode de tensions, qui ont notamment mené au saccage d'une salle de prière musulmane. Les débordements ont été constatés suite à l'agression de deux pompiers et d'un policier, pris dans un guet-apens le soir du réveillon de Noël dans le quartier sensible des "Jardins de l'Empereur".

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Depuis, plusieurs dérapages racistes et xénophobes ont été observés lors de manifestations. "On sait (...) qu'il y a un certain nombre de groupuscules d'extrême droite qui s'agitent en Corse depuis quelques mois. Ça nous inquiète parce que c'est une idéologie qui est importée, qui ne devrait pas avoir droit de cité en Corse", a lancé Jean-Guy Talamoni sur France Inter.

Des débordements incompatibles avec "l'île des Justes"

Le leader indépendantiste et nouveau président de l'Assemblée de Corse rappelle que "la Corse a été la première terre d'Europe à instaurer la tolérance religieuse au milieu du XVIIIe siècle". "Pendant la Seconde guerre mondiale, les juifs étaient protégés en Corse, il n'y a pas eu de déportation des Juifs, ce qui faisait dire à certains responsables de la communauté juive que la Corse a été l'île des Justes", a souligné le nouvel élu.

"Eh bien cette île des Justes ne peut pas accepter qu'il y ait des dégradations de lieu de culte. C'est quelque-chose d'absolument incompatible avec notre tradition politique, avec notre culture", a-t-il poursuivi. Rappelant que les Marocains avaient participé à la libération de la Corse et assurant avoir reçu des messages de félicitations de la part de cette communauté lors de la victoire des nationalistes aux dernières élections, il a appelé à "faire en sorte que cette greffe ne puisse pas prendre dans la société corse".

Marquer la frontière avec le FN

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Interrogé sur les slogans racistes comme "Arabi Fora" ("Les arabes dehors", en Corse), il juge que "c'est en quelque sorte profaner la langue corse que de s'en servir pour dire des choses pareilles". "Ce sont des gens souvent d'ailleurs qui ne pratiquaient pas très bien la langue", a-t-il dit, faisant référence à "un certain nombre de tracts faits par ces groupes, ou par le FN aussi" avec un "usage de la langue corse assez approximatif".  "La plupart des gens qui ont sympathisé avec ceux qui ont dévasté le centre de culte sont des gens qui ne votent pas pour le nationalisme, qui ne soutiennent pas les nationalistes, ce sont des gens qui à notre avis votent plutôt Front national".

Il a également nié toute porosité entre le vote nationaliste et le vote FN en Corse, soulignant que "ce sont les bureaux de vote à proximité par exemple de la base de Solenzara, où il y a beaucoup de militaires continentaux, ou à Corte à côté de la gendarmerie, où le FN fait des scores remarquables".

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