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L'université Lyon 2 (image d'illustration)
Crédit : Matthieu Delaty / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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L'antisémitisme se propage dans nos universités. Au moins 115 actes antisémites ont été recensés dans les facultés depuis le début de l'année. Cela représente presque quatre fois plus que sur l'année 2022-2023, où 33 actes avaient été recensés. Dernier exemple en date : cet enseignant de Lyon 2 qui a qualifié des personnalités juives de "génocidaires à boycotter". La commission de discipline de l'université doit être saisie dans les prochains jours et devra décider ou pas de son exclusion.
RTL a enquêté sur la progression de l'antisémitisme dans les facultés et est allé à la rencontre d'un étudiant qui en a été victime. Près de l'université d'Assas, au cœur de Paris, ce jeune homme de 21 ans estime avoir perçu de l'antisémitisme dès son entrée à la fac, avant même le 7 octobre.
"Mon nom m'assignait directement à ma religion. Je m'appelle Cohen, donc c'est compliqué de le cacher. Quand j'arrivais à l'université, les premiers mots qui sortaient de la bouche de mes camarades étaient : 'Ça gaze ?'", raconte-t-il.
Puis les attaques du 7 octobre 2023 ont marqué, selon lui un tournant. "J'avais un professeur qui écorchait les noms (...) J'étais content parce que pour une fois je n'allais pas être assigné à mon nom de famille. Au second semestre, mon professeur a voulu me faire honneur en prononçant mon nom correctement. D'un coup, l'intégralité de ma classe s'est retournée vers moi et m'a défiguré. La semaine d'après, aucun étudiant ne s'est assis à côté de moi, en face de moi ou derrière moi. Comme si j'étais un pestiféré. J'ai pris panique et j'ai arrêté d'aller en cours pendant une année, parce que j'avais peur", explique-t-il. Depuis, l'étudiant a choisi de reprendre les cours en présentiel.
Autre exemple, à la Sorbonne cette fois avec ce sondage "pour ou contre les juifs ?" lancé par des étudiants sur une boucle Whatsapp à la rentrée. Plusieurs universités ont aussi porté plainte après des tags de croix gammées dessinées dans leurs toilettes ou sur leurs murs. Conséquence : les étudiants tiennent compte de cette actualité dans leur orientation.
C'est ce que constate de plus en plus Yossef Murciano, le président de l'UEJF, l'union des étudiants juifs de France. "Il y a eu plusieurs réactions après le 7-Octobre. Il y en a qui ont réussi à cacher leur identité. Il y a des lycéens ou des étudiants qui ont décidé de se réorienter, de réfléchir à leur orientation en fonction de l'antisémitisme dans leur université", indique-t-il auprès de RTL.
Afin de prévenir ces actes antisémites, les écoles et universités prennent le sujet à bras le corps. À SciencesPo, par exemple, étudiants comme enseignants doivent suivre un module de lutte contre les discriminations. France Université, qui représente le monde de l’enseignement supérieur, propose aussi des formations aux dirigeants.
Hélène Boulanger qui préside l'université de Lorraine, en a bénéficié. "Ça m'a beaucoup aidée ces derniers mois à comprendre déjà le phénomène de l'antisémitisme et ce que l'on peut repérer autour de nous", nous a-t-elle expliqué. Une tolérance zéro est appliquée pour chaque acte antisémite. Ils font systématiquement l'objet de signalement, d'une saisine de la commission de discipline et d'un dépôt de plainte.
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