Les centrales nucléaires françaises sont-elles en proie à un grave danger ? Une note technique interne d'EDF étrille la fiabilité des groupes électrogènes de secours qui sont censés apporter le courant nécessaire aux réacteurs en cas de coupure d'électricité.
Selon le document que Le Parisien et le Journal de l'Énergie se sont procuré, aucun de ces systèmes fonctionnant au diesel ne se trouvait dans un état "correct" en 2014. Le constat est d'autant plus alarmant que sur les 205 groupes électrogènes passés en revue, 178 sont "à surveiller" ou dans un état "dégradé" et les 27 autres sont même dans un état jugé "inacceptable". La faute notamment à "de nombreux suintements ou fuites d'huile, d'air ou de carburant".
Le fonctionnement de ces générateurs de secours est pourtant indispensable à toute centrale nucléaire. Ce système permet notamment d'assurer, en cas de coupure électrique, la continuité du refroidissement du combustible radioactif. Or, le 11 mars 2011, les systèmes de secours de Fukushima n'avaient justement pas pu redémarrer après le passage du tsunami contre les côtes japonaises. C'est précisément cet incident qui avait causé un défaut de refroidissement des centrales, puis la fusion du cœur des réacteurs, et donc la catastrophe qui s'en était suivie.
Si la menace d'un tsunami destructeur n'est indéniablement pas la même qu'au Japon, les centrales nucléaires françaises ne sont toutefois pas à l'abri d'importantes coupures de courant et donc de devoir compter sur leurs générateurs de secours. Fin 1999, la tempête Martin avait provoqué une surtension sur le réseau électrique du Sud-Ouest de la France. La centrale nucléaire du Blayais (Gironde) avait alors connu l'arrêt d'urgence de deux réacteurs et la mise en marche de ses systèmes au diesel.
Face à un tel défaut de maintenance pouvant potentiellement dégénérer en accident nucléaire majeur, EDF reconnaît dans Le Parisien qu'il faut "remplacer une partie des composants" installés sur ces centrales qui sont déjà à trente ans de vie. Quant à l'Autorité de sûreté nucléaire, elle observe également que cette note interne "suscite un certain nombre d'interrogations". Elle relativise cependant la portée du terme "inacceptable" utilisé dans le document et considère que la sûreté des réacteurs n'est pas "directement" mis en cause : "Ce qui est jugé inacceptable par exemple, ce sont des demandes de travaux qui s'accumulent".
L'association Réseau Sortir du nucléaire dénonce toutefois dans un communiqué "le comportement irresponsable d'EDF" et estime que l'entreprise "joue avec la sécurité des populations". L'organisation étudie ainsi la possibilité de lancer une action en justice et en profite pour interpeller Ségolène Royal, la ministre de l'environnement, de l'énergie et de la mer, qui a annoncé fin février son souhait de prolonger de dix ans la durée de vie des centrales nucléaires françaises.
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