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Centenaire de la bataille de Verdun : la France a réduit la voilure sur les cérémonies

REPLAY - Dimanche 29 mai, le Président François Hollande et la chancelière Angela Merkel commémoreront les 100 ans de la "mère des batailles". L’Elysée voulait faire les choses en grand, mais s’est finalement ravisé.

L'ossuaire du Douaumont, près de Verdun (illustration)
L'ossuaire du Douaumont, près de Verdun (illustration)
Centenaire de la bataille de Verdun : la France a réduit la voilure sur les cérémonies
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Loïc Farge
Loïc Farge
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Les organisateurs du centenaire de la bataille avaient déjà renoncé deux rêves : rassembler à Verdun un aréopage de prix Nobel de la Paix ou réunir les 751 députés du Parlement européen. Mais depuis de longs mois, ils avaient tout arrangé pour faire venir l’un des ensembles les plus prestigieux du monde : l’orchestre philharmonique de Daniel Barenboïm. Le grand chef avait réaménagé son planning. La formation musicale, qui réunit des artistes arabes et israéliens, devait symboliser la réconciliation.

Mais brutalement, il y trois semaines, l’Élysée a décommandé. Version officielle : il n’y avait pas "l’acoustique nécessaire" sur le champ de bataille de Verdun. Ça, c'est de la flûte. En réalité, avant même la controverse sur le concert du rappeur Black M, l'Élysée redoutait une polémique sur le coût de la cérémonie. Daniel Barenboïm réclamait un cachet de 160.000 euros. Un montant jugé "raisonnable" par le métier.
Mais il fallait monter un chapiteau en cas de pluie et payer les voyages des musiciens venus d’Israël, de Palestine, d’Iran, d’Égypte ou de Jordanie. Au total, faire venir Barenboïm coûtait 500.000 euros. Un demi-million d’euros pour quelques minutes. Le président Hollande a donc débranché Daniel Barenboïm et il lui a écrit une lettre de regrets.

Angela Merkel ne pleure pas

Ce qui a peut-être aussi refroidi l'Élysée, c'est aussi le manque d’enthousiasme d’Angela Merkel. Disons que la chancelière n’est pas une "accro des commémorations". Elle n’a pas, comme nous Français, le goût les symboles et des grands discours. "Le chancelier Helmut Kohl pleurait systématiquement quand il évoquait la réconciliation", rappelle Blandine Milcent, la correspondante de RTL à Berlin. Angela Merkel, elle, ne pleure pas. Elle se méfie même du pathos.

Et puis il y a un "hiatus" sur Verdun. Pour les Français, Verdun, qui a fait 300.000 morts, est la "mère des batailles", la grande boucherie de la "der des der". Or Verdun n'est ni la bataille la plus meurtrière, ni la plus décisive de la Première Guerre. Pour les Allemands, Verdun a été effacé par le nazisme. Verdun est donc un mythe français, mais sur lequel s’est construite la réconciliation avec l’Allemagne. C’est là, devant l'ossuaire de Douaumont, le 22 septembre 1984, que François Mitterrand a tendu la main à Helmut Kohl. La photo est devenue l’icône de la relation franco-allemande. Une image insurpassable.

"On ne pas faire mieux"

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