Lors des trois épisodes caniculaires enregistrés cet en France, entre le 29 juin et le 9 août 2015, environ 3.300 décès supplémentaires (+6,5%) ont été enregistrés a annoncé ce vendredi 9 octobre dans un bilan l'Institut de veille sanitaire. En comparaison, la grande canicule de 2003, du 4 au 18 août, s'était traduite par un bilan nettement plus lourd avec 15.000 décès supplémentaires (55% de plus par rapport à la moyenne des décès à cette période, hors canicule).
L'InVS relève une hausse de la mortalité pour les pathologies en lien avec la chaleur "dans toutes les régions" touchées par les fortes chaleurs. Ces pathologies sont l'hyperthermie ou coup de chaleur, la déshydratation et l'hyponatrémie à savoir une trop faible concentration de sel de sodium dans le sang.
Mais il s'agit là d'un premier bilan et les morts supplémentaires ne peuvent pas tous être imputés aux fortes chaleurs, souligne l'InVS. "Il n'est pas possible à ce jour" d'évaluer précisément la part imputable aux grandes chaleurs dans les décès supplémentaires comptabilisés, écrit l'InVS dans ce "point épidémio". "Certaines régions ont enregistré des excès de mortalité pendant ces trois épisodes alors qu'aucun des départements de ces régions n'avaient atteint les seuils d'alerte canicule", relève l'InVS.
L'impact de la canicule au niveau du système de soin est décrit comme "important" par l'InVS. "Un impact sanitaire important a été observé dans les régions touchées par les épisodes de canicule" écrit l'organisme dans ce bilan publié sur son site internet. "Une augmentation des recours aux soins d'urgence pour pathologies liées à la chaleur a ainsi été enregistrée dans les structures d'urgence" et par SOS Médecins, selon l'InVS, organisme chargé de surveiller et étudier l'état de santé de la population.
Selon François Braun, président du SAMU et urgentiste en 2003, le bilan aurait pu être bien plus lourd mais le plan canicule a permis de limiter la mortalité. "Ça n'avait rien à voir, déjà par la meilleure organisation du service d'urgences. Depuis 2003, il y a eu énormément d'évolution. Avec les mesures de précaution, de prévention et les messages d'alerte, ce n'était pas du tout pareil. On n'a pas eu cette surcharge d'activité phénoménale comme en 2003. On peut considérer que les dispositifs de prévention ont marché en grande partie", explique-t-il au micro de RTL.