Candidats au jihad : un centre de désenbrigadement pour les jeunes français
REPORTAGE - Les jeunes radicalisés tentés par le jihad sont accueillis par sept intervenants dont deux psychologues. L'un des principaux objectifs consiste à montrer que les terroristes déforment l'islam.
Dans un simple appartement, au dernier étape d'un petit immeuble, se trouve un centre d'accueil bien particulier. En bas de l'immeuble, pas de plaque, mais une entrée anonyme, et une porte blindée fermée à double tour. Activité sensible.
Pour ramener les jeunes radicalisé, la stratégie mise sur la parole, l'écoute et les entretiens. La directrice Sonia Imloul, spécialiste de la prévention de la délinquance, est entouré de sept intervenant, dont deux psychologues. Au cœur du désembrigadement : démontrer, Coran à l'appui, comment l'État islamique détourne l'islam au service du terrorisme.
Partir, parce que des individus ont besoin de chair à canon, c'est inacceptable pour un vrai bon musulman
Sonia Imloul
"Certains jeunes ont tellement été lobotomisés, que nous, dans l'urgence, on va désamorcer cela. Partir, parce que des individus ont besoin de chair à canon, c'est inacceptable pour un vrai bon musulman", explique la spécialiste.
Un dispositif bientôt étendu ?
Quinze personnes sont suivies depuis le mois d'août. Parmi elles, trois ont abandonné le discours sectaire. Mais Sonia Imloul s'inquiète pour un jeune homme radicalisé en prison. "Plus on va le laisser proche de ces groupuscules, plus on le perd, explique-t-elle. Ce qui retient ce jeune, c'est sa amère. Il y a encore ce fil qui existe et qu'il faut nourrir, pour que ce jeune ne fasse pas cette énorme bêtise."
Si cette expérience fonctionne, le ministère de l'Intérieur prévoit de l'élargir aux Français de retour de Syrie, et qui peinent à revenir à la vie normale.
