Difficile pour les anciens malades du cancer d'oublier ce douloureux passage, surtout auprès des assurances qui des années après une rémission n'oublient pas et imposent des conditions particulières et contraignantes. Le projet de loi Santé est de retour à l'Assemblée nationale. La question du droit à l'oubli pour les personnes atteintes de cancer a été modifiée par un amendement. En jeu ? La suppression de ce droit à cinq ans pour ce qu'on appelle les cancers de "bons pronostics", c'est-à-dire les cancers du sein ou des testicules. Problème, l'amendement déposé hier inclus finalement ces patients, avec tous les autres, dans le droit à l'oubli à 10 ans.
Un amendement qui ne réjouit pas vraiment les associations de malades, mais que défend fermement Hélène Geoffroy, rapporteur PS de la commission des Affaires sociales. Elle souhaite ramener à 10 ans le droit à l'oubli pour tous les anciens malades, pour créer selon elle "de nouveaux droits car aujourd'hui il n'existe rien". Si l'amendemen est voté, vendredi 27 novembre à l'Assemblée nationale, "dix ans après la fin du protocole médicale, les anciens malades n'auront plus l'obligation de déclarer le cancer". Ce droit à l'oubli serait fixé à 5 ans pour les cancers pédiatriques, pour les moins de 18 ans. "La grille négociée entre les assureurs, les pouvoirs publics et les associations de malades va dire, en fonction des avancées de la science, si on pourra ne pas payer de surprimes, ne pas être exclu des assurances, à partir du moment où il n'y a plus de risque de rechute".
Pourquoi demander à des gens qui sont guéris d'attendre encore alors qu'ils attendent depuis des années ?
Céline Lis-Raoux, directice de la rédaction de Rose Magazine
Pour Céline Lis-Raoux, directrice de la rédaction de Rose Magazine, cet amendement est "un amendement d'équilibre entre malade et assureurs" qui laisse forcément des personnes mécontentes. "Lorsqu'on est malade, on passe sa vie à attendre et là, on demande aux plus jeunes d'attendre encore cinq ans de plus. Cet amendement n'est pas suffisant", ajoute-t-elle.
"Nous demandons ce droit à l'oubli à 5 ans, pour les cancers de bons pronostics, parce que les médecins et la science, nous disent que 5 ans, c'est un indicateur fiable de la guérison. Pourquoi demander à des gens qui sont guéris d'attendre encore alors qu'ils attendent depuis des années ?", se demande Céline Lis-Raoux.
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