Cancer du sein : les frais non remboursés, un véritable poids pour les femmes malades
REPLAY - 54% des femmes malades ont des difficultés à faire face aux frais qui restent à leurs charges, après avoir subi une mastectomie.

C'est un peu la double peine pour les femmes. Les frais non remboursés liés à un cancer du sein sont très élevés, et représentent un fardeau financier pour les plus pauvres, selon une étude publiée par la Ligue contre le cancer ce jeudi. Ces "restes à charge" fragilisent "les femmes les plus modestes et leurs familles" et "creusent un peu plus les inégalités face au cancer", a déclaré Jacqueline Godet, présidente de la Ligue.
L'un des objectifs de l'actuel troisième Plan cancer (période 2014-2019) est précisément une meilleure maîtrise des restes à charge, en particulier dans la chirurgie reconstructrice où les surcoûts sont parmi les plus importants. Pour son quatrième rapport "Observatoire sociétal des cancers", la Ligue a choisi de se concentrer sur les femmes atteintes d'un cancer du sein et qui doivent subir une "mastectomie", opération consistant à enlever la totalité d'un sein.
C'est deux fois le coup de massue. La première fois, on a la maladie et la deuxième fois, on vous demande de payer pour vous faire reconstruire
Delphine, victime d'une mastectomie
Pour les femmes, c'est un véritable choc psychologique d'une violence absolue. "La première fois on pleure, on se sent diminuée", a déclaré Delphine, 39 ans, qui doit dorénavant adapter ses finances en fonction de sa maladie. En ligne de mire ? La reconstitution mammaire. "C'est deux fois le coup de massue. La première fois, on a la maladie et la deuxième fois, on vous demande de payer pour vous faire reconstruire".
48.000 cas du cancer du sein en 2012
Le cancer du sein est le plus répandu des cancers parmi les femmes en France, 48.000 cas par an selon les chiffres 2012 de l'Institut national du cancer, et aussi celui qui entraîne le plus de morts chez les femmes, près de 12.000 en 2012. Environ 30% des femmes atteintes doivent subir une ablation totale d'un sein, qui n'est souvent que la première étape d'un traitement comportant classiquement chimiothérapie, radiothérapie et hormonothérapie.
Or ces femmes "font face à des dépenses importantes, parfois récurrentes qui continuent à les pénaliser, même après leur guérison", souligne la patronne de la Ligue. Selon une enquête réalisée par l'Institut BVA dans le cadre de cette étude auprès de 992 femmes ayant eu une mastectomie, 36% des femmes ayant eu une ablation du sein déclarent des "frais supplémentaires" après l'opération qui ne sont pas remboursés alors que le montant moyen de ces frais s'élève à 456 euros.