1.178 d'entre eux avaient déjà quitté la Jungle de Calais en début d'après-midi. Ce mercredi 2 novembre, l'évacuation du camp de migrants s'achève avec le transfert des mineurs isolés. Ces derniers ont définitivement quitté la lande de Calais dans des bus à partir de 8 heures du matin. Ils ont évacué les conteneurs blancs du centre d'accueil provisoire (CAP) où ils vivaient depuis le 24 octobre, début des opérations d'évacuation du plus grand bidonville de France. Au total, 1.500 mineurs isolés vivaient dans la "Jungle".
Ils sont donc moins de 300, ce mercredi après-midi, à y rester. "Nous pensons qu'à la fin de la journée, la totalité du centre d'accueil sera vide de ses occupants" et que les mineurs "auront été pris en charge dans des centres d'accueil" en régions, a annoncé le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve le même jour, à l'issue d'une réunion à Matignon. Venue superviser les départs sur place dans la matinée, la préfète du Pas-de-Calais Fabienne Buccio s'était félicitée que l'opération "se passe bien dans le calme".
Le premier bus, avec 43 mineurs à bord, a quitté l'enceinte du CAP peu avant 8h30 ce 2 novembre. Il les a conduits à Carcassonne et Bolquère (Pyrénées-Orientales). Le véhicule a rapidement été suivi par d'autres, en partance, notamment, pour Sainte-Marie-la-Mer (Pyrénées-Orientales) et l'Allier. Au total, quelque 30 bus ont été réservés pour ces départs à destination de 60 centres d'accueil et d'orientation (CAOMI) dédiés aux mineurs en France. Les mineurs ne choisissent pas leur destination, mais décident avec qui ils veulent voyager et s'installer. Ces dernières semaines, 300 mineurs environ avaient pu quitter Calais pour la Grande-Bretagne avec l'accord de fonctionnaires du ministère britannique de l'Intérieur présents au CAP.
"Hier, on a fait des maraudes communes avec nos amis britanniques qui sont venus porter le message aux mineurs que c'était important car beaucoup souhaitent pouvoir rejoindre l'Angleterre. Ils sont donc venus leur expliquer qu'ils les accompagneraient dans les bus et qu'ils iraient les voir dans les CAO mineurs", a expliqué Fabienne Buccio. Pour les rassurer, deux représentants du Home office (ministère de l'Intérieur britannique), deux accompagnateurs et un interprète font le voyage dans chaque bus avec les mineurs isolés. "C'est l'État français qui organise et les Britanniques se sont associés à nous pour montrer leur engagement vis-à-vis des mineurs. C'est une opération sensible, importante, parce ce que la population mineure a le droit à une protection particulière", a expliqué la préfète.
Venue elle aussi observer la fin de l'évacuation de la "Jungle", la maire de Calais Natacha Bouchart s'est dite "soulagée", espérant qu'une "nouvelle page d'histoire" allait s'ouvrir pour sa ville. "J'espère ne jamais avoir à revivre ça, j'espère que le gouvernement fera en sorte maintenant de prendre les dispositions nécessaires pour qu'il n'y ait plus aucun campement à Calais", a-t-elle affirmé. "Nous allons faire le maximum aujourd'hui. Si l'on peut terminer dans la journée, ce serait très bien, si l'on ne termine pas dans la journée, le tout, c'est que ça se passe bien, on ne fait pas du chiffre", a expliqué la préfète Fabienne Buccio. Cette dernière estime à "au maximum trois semaines" le temps nécessaire pour que ces jeunes migrants soient fixés sur le sort réservé à leur demande.