"Il faut accorder des droits fondamentaux aux migrants". Invité ce vendredi 23 juin sur RTL, le Défenseur des droits Jacques Toubon a tenu à alerter sur la situation des migrants de Calais, jugée intenable par les associations. Elles réclament, tout comme Jacques Toubon, la réouverture d'un espace d'accueil, notamment pour des raisons d'hygiène. Ce à quoi s'oppose le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, qui s'est rendu sur place ce vendredi. Un message de fermeté pour une situation qui ne cesse d'empirer.
Près de 500 migrants ont fait leur retour dans les rues de la sous-préfecture du Pas-de-Calais, mais ce n'est pas tout. Dans la capitale, 800 personnes dorment dehors, autour du centre de premier accueil, totalement saturé. Chaque mois, des centaines de migrants arrivent sur le territoire, en provenance d'Italie ou d'Allemagne. Et si Gérard Collomb reste sur une ligne très ferme, celle-ci pourrait s'adoucir dans les prochains jours. Après les messages d'alertes lancés par les associations et le Défenseur des droits, Emmanuel Macron a donné pour mission à son ministre de l'Intérieur de mettre rapidement sur pied une solution globale. Un "plan migrants" devrait donc être élaboré d'ici 15 jours, et devra associer dignité de l'accueil, efficacité de politique d'asile et fermeté dans les reconduites.
Mais ce plan peut-il réellement régler le problème ? C'est toute la question. On ne connaît pas encore le détail des mesures, mais dans la ville de Calais, les évacuations en bus vers les différents centres d'accueil du pays pourraient reprendre. Cette solution permettrait d'éviter la constitution d'une nouvelle "jungle" tout en assurant l'hébergement des migrants. L'autre objectif de ce plan, c'est effectivement de renvoyer dans leur pays les migrants déboutés de leur demande d'asile. La tâche s'annonce très compliquée puisqu'aujourd'hui, près de 90% des personnes dont la demande d'asile a été refusée restent en France. Les pouvoirs publics précédents n'ont jamais réussi à trouver un système efficace et acceptable.