En France, c'est d'abord le retour des conflits salariaux. Chez le transporteur Air France, par exemple, où les syndicats appellent à la grève le 22 février prochain, en pleine vacances scolaires de février. Objectif : obtenir 6% d’augmentation de salaire au titre du rattrapage du pouvoir d'achat perdu depuis 2012.
Il y a eu également les mouvements des surveillants de prison et des agents dans les maisons de retraite (les Ehpad). Deux conflits où la question de la rémunération n'était pas la seule posée (loin s'en faut), mais où elle était présente.
Il est tout à fait possible qu'on assiste au réveil de la revendication salariale, à cause bien sûr de la reprise économique. C'est un cycle tout à fait habituel. Reprise des profits, de l'emploi et des salaires, surtout après une aussi longue période de faible croissance économique, qui a souvent servi de justification à la modération salariale, voire aux accords de compétitivité avec des baisses temporaires de rémunération.
On observe déjà des hausses avérées. C'est très net chez les cadres, là où le marché de l'emploi est le plus tendu. Dans la construction, par exemple, les salaires ont progressé l'année dernière de 5 à 8% sur l'année. Idem dans les Ressources humaines, où les prix ont progressé de 6% l'année passée.
Idem encore dans ce qu'on appelle le "retail", c'est-à-dire le management des ventes. Les directeurs commerciaux auraient vu leurs salaires progresser de plus de 10% l'année dernière. Quant à l'informatique, un tiers des salariés de ce secteur auraient été augmentés l'année dernière (c'est considérable). Ceux qui ont changé de poste ou d'employeur, tous secteurs confondus, ont pris 15% de salaire en plus, selon l'étude annuelle Robert Walters.
C'est en Allemagne que les mouvements sont les plus vifs. La fédération de la métallurgie vient d'obtenir +4,3% en avril et d'autres primes qui s'étalent plus tard. Les fonctionnaires réclament, eux, 6%.
Un grand syndicat chez Lufthansa appelle également à la grève, comme Air France, pour les mêmes raisons : il veut aussi 6% de hausse sur douze mois. Il se prépare en Allemagne un grand mouvement d’augmentation des salaires, qui est tout à fait bienvenu.