Le mini-krach que nous avons connu aux États-Unis pourrait avoir des conséquences politiques. Le président Trump est littéralement un dingue de la bourse depuis qu'il est élu.
Il s'attribue l'extraordinaire montée du Dow Jones depuis sont élection : plus de 40% en quinze mois. On n'avait pas connu une telle progression depuis 59 ans, avant la chute de ces jours derniers. Il l'a d'ailleurs dit un jour texto à des journalistes à bord de l'Air force One, l'avion présidentiel : "Si notre marché boursier est si prospère, c'est grâce à moi !"
Selon ses conseillers, Donald Trump demande plusieurs fois par jour à combien est l'indice des valeurs vedettes. Et la Bourse l'un de des thèmes favoris de ses célèbres tweets. Jusqu'à ses dernier jours, où il a complètement abandonné le sujet. Et pour cause.
Il a peur qu'on lui attribue aussi la baisse. Selon son entourage, il est convaincu que les élections au Congrès, qui auront lieu cet automne et sanctionneront son mi-mandat, se joueront sur l'économie. Il s'accroche donc à l'idée d'une Bourse en hausse perpétuelle.
L'économie américaine est dans une bonne forme, incontestablement. Pour vous donner un seul chiffre, 80% des entreprises ont publié pour 2017 des résultats supérieurs aux attentes. Le chômage est au plus bas et, pour la première fois depuis la grande crise, les salaires augmentent (+2,9% sur un an selon les derniers chiffres).
La seule ombre au tableau, ce sont les déficits. Côté budgétaire, les emprunts de l'État vont progresser cette année de 84%, à 800 milliards d'euros. Quant au déficit commercial, il s'est accru de 12% sur la première année Trump, alors que le Président avait promis de le réduire.
Si c'était le déficit qui avait inquiété les investisseurs, ils seraient bien incohérents. Parce que le déficit budgétaire accru provient justement des baisses d'impôts considérables pour les entreprises, que la Bourse a applaudies.
En fait, les investisseurs sont assez en phase avec Trump et sa politique économique. Ce qu'ils redoutent, c'est la fin d'une situation d'exception, où le prix de l'argent, les taux d'intérêts, étaient incroyablement peu chers. Une situation due aux politiques mises en oeuvre pour combattre la grande crise politique dont l'Amérique est en train de sortir, car elle va mieux.
Cette normalisation les inquiète parce qu'elle sonne la fin de l'argent facile, de l'endettement excessif, d'un monde sans risque, de pratiques aberrantes comme celles que je vous racontais il y a deux jours, les rachats d'actions. Ce mini-krach sonne donc comme un rappel à la réalité.
Les boursiers sont un peu comme des alcooliques, toujours accoudés au zinc alors que bar va fermer, qui tentent de soudoyer l'aubergiste pour obtenir un dernier verre.
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