Un an après la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge, les trois juges d'instruction en charge du dossier sont confrontés à un casse-tête : déterminer qui a fait quoi.
La question paraît simple, mais la réponse, elle, est beaucoup plus laborieuse à trouver. Certes, un récent rapport d'experts est accablant pour la SNCF. L'entreprise n'échappera d'ailleurs pas à une mise en examen, sans doute imminente. Son président, Guillaume Pepy, sera certainement interrogé, soit placé en garde-à-vue dans les locaux de la police judiciaire de Versailles, soit auditionné dans le bureau des magistrats.
Mais le problème est que Réseau Ferré de France (RFF), est aussi montré du doigt par les experts.
Les enquêteurs en sont donc persuadés : les deux entreprises vont tout faire pour minimiser leur rôle. Avec un argument massue, sur le papier en tout cas : des dizaines de tâches quotidiennes, notamment dans l'entretien des voies, étaient déléguées à des sous-traitants.
Le résultat, c'est un casse-tête qui risque d'avoir de lourdes conséquences : un marathon judiciaire interminable et des indemnisations financières pour les victimes tout aussi longues à voir le jour.