Depuis quelques temps, les lapins ont les pattes rouges dans le secteur. Les chasseurs n'osent plus les chasser. Il y a une semaine, un immense nuage rouge s'est abattu avec le vent sur un lotissement de Bouc-Bel-Air, juste à côté de Gardanne.
Les habitants doivent apprendre à vivre avec cette poussière rouge qui provient d'une usine chimique. Alteo fabrique de l'aluminium. Elle a déjà fait parlé d'elle. Elle a pollué pendant cinquante ans la Méditerranée en rejetant des boues rouges, avec beaucoup d'arsenic, en pleine réserve écologique.
Il y a trois ans, Ségolène Royal a voulu fermer l'usine. Mais Manuel Valls, alors premier ministre, l'a autorisé à continuer son exploitation, à condition qu'elle traite ses boues. Donc aujourd'hui, elle rejette dans la mer un liquide plus clair qui pollue toujours, mais moins.
Pour y arriver, elle a mis au point un système qui extrait de l'eau les métaux et les polluants et les transforme en poudre. C'est cette poudre stockée près de l'usine qui, parfois, s'envole avec le vent.
Selon les autorités sanitaires, ces poussières ne seraient pas dangereuses. Mais les riverains sont inquiets. Ils demandent une analyse scientifique indépendante des impacts sur la santé.
Le maire de Bouc-Bel-Air a porté plainte. Quant à la préfecture des Bouches-du-Rhône, elle a quand même pris un arrêté pour demander que l'entreprise se dépêche de nettoyer et fournisse sous quinze jours des explications.
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