L'homme court-il à sa perte ? Alors que le congrès mondial pour la biodiversité s'ouvre à Marseille ce vendredi 4 septembre, le constat ne manque pas d'être déprimant : il y a trois fois moins d'animaux sur terre par rapport à 1970. Depuis plus de cinquante ans, le nombre d'animaux vertébrés, c'est à dire les mammifères, les poissons, les oiseaux, les reptiles et les amphibiens, est calculé chaque année par la société zoologique de Londres et le WWF, à partir de données scientifiques.
Ces instances observent 20.000 populations d'animaux différentes, dont le nombre a été divisée par trois en 50 ans. C'est Amérique du Sud où la chute est la plus criante puisque 94% des animaux sauvages ont disparu, a cause de la déforestation.
Ce chiffre est légèrement inférieur en Europe mais nous sommes concernés. En France, selon le Museum d'histoire naturelle, un tiers des oiseaux ont disparu durant les quinze dernières années à cause de la construction des villes qui bétonnent la campagne, des pesticides et de la surpêche en ce qui concerne les poissons.
Lors de ce sommet à Marseille, plusieurs pistes sont sur la table pour tenter de ralentir cette triste tendance. Davantage de réserves naturelles devraient voir le jour dans les prochaines années et l'objectif qui pourrait être adopté dans la cité phocéenne, c'est qu'un tiers de la planète soit protégée d'ici 2030. Les autres solutions sont de mettre en place des quotas de pêche et que les États s'engagent à arrêter de subventionner des entreprises qui abiment la nature, comme ce projet de Total d'exploration de gaz en Arctique.
Ces pistes permettraient également de lutter contre le réchauffement climatique. Remettre des arbres en ville permet de créer de la fraicheur quand il fait chaud l'été. Restaurer les haies, dont 7.000 km vont être créés en France d'ici trois ans, c'est retenir l'eau dans le sols et lutter conte la sécheresse.
La question de savoir si ses objectifs sont réalisables persiste néanmoins. Comme pour le climat, les États fixent dans ce genre de rendez-vous des objectifs. En voulant inverser la courbe de la nature en 2030, dans 9 ans, la baisse du nombre d'animaux devra être stoppée mais on connait les difficultés sur le climat, elles risquent d'être les mêmes pour la biodiversité.
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