Avec 58 réacteurs en activité, la France possède le deuxième plus grand parc de centrales nucléaires au monde, juste derrière les États-Unis. Une industrie qui génère des déchets radioactifs, or tout objet ayant été exposé à des radiations ne peut plus être traité comme un déchet classique.
C'est à Soulaines-Dhuys dans l'Aube que l'immense majorité des déchets radioactifs produits en France est stockée depuis 1992.
"30 hectares sont dédiés aux ouvrages de stockage. Ces ouvrages sont de grandes boites en béton de 20 mètres par 20 mètres sur 8 mètres de haut qui accueillent des colis de déchets radioactifs", explique Patrick Torres, le directeur des opérations industrielles de l'ANDRA, l'organisme public chargé de la gestion de ces déchets.
Les déchets peuvent être des outils, des tenues, des habits ou encore du matériel qui a été utilisé dans une installation nucléaire. "On les stocke couche par couche et à chaque couche on coule du béton entre les colis et on monte ainsi jusqu'à atteindre la hauteur maximale dans l'une de ces boîtes".
Des déchets impossibles à recycler. Leur rayonnement restera dangereux pendant au minimum 300 ans. Mais selon les opposants au nucléaire, les stocker ainsi présenterait un risque pour les populations vivant autour du site.
C'est seulement à quelque kilomètres de là qu'habite Michel Guéritte, un militant anti-nucléaire. L'activiste a entrepris un recensement des personnes souffrant de pathologies lourdes dans les villages situées près du centre de stockage.
"Il y a beaucoup de cancers du colon, des cancers du rein, ici à Soulaines-Dhuys c'est dramatique", déclare Samuel, qui a développé une tumeur à la vessie en 2012. "J'ai été opéré et on m'a enlevé les polypes à la vessie et on a constaté que j'avais un cancer à côté et qui menait au rein".
Un cancer du rein dont il s'est remis. Mais c'est loin d'être le cas de tous les habitants. " J'ai enterré plein de copains jeunes. Je ne suis ni médecin ni rien mais c'est vrai qu'il y a des décès qui peuvent être un peu bizarres", s'inquiète-t-il.
L'été dernier, Santé Publique France a publié une étude sur la santé des populations autour du centre de stockage. Elle révèle que le risque de décéder d'un cancer du poumon pour les hommes est plus élevé qu'ailleurs dans le département. Mais elle n'établit pas de lien avec la proximité du site.
Michel Guéritte lui en est convaincu et il pense en avoir trouvé la preuve au captage de Sauvage Magny. "C'est ici qu'est prélevée et traitée l'eau distribuée dans certains villages des environs or j'ai appris mi-février que l'eau brute qui est pompée ici dans la nappe phréatique, avait des problèmes. Elle était radioactive".
Le militant a en possession un document avec des relevés qui montrent un taux de radioactivité dite bêta à plus de 5 becquerel par litre. Un taux 5 fois supérieur à la norme.
Pour le directeur des opérations de l'ANDRA. Patrick Torres , 12.000 analyses sont effectuées chaque année sur l'environnement. Et le centre de stockage ne serait pas impliqué dans la pollution de l'eau.
Reste que le stockage des déchets radioactifs est un défi d'envergure pour l'État. Le nombre de ces déchets devrait tripler dans les prochaines décennies, après le démantèlement des réacteurs nucléaires de première génération.
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