VIDÉO - Attentats : "Le plus dur fut l'attente", raconte Lilian Lepère, caché des frères Kouachi pendant 8 heures

Il est l'otage qui, d'une certaine façon, ne l'a jamais été. Pendant plus de huit heures vendredi, il est resté caché sans jamais que les frères Kouachi, retranchés dans une entreprise de la zone industrielle de Dammartin-en-Goële, ne repèrent sa présence. Lilian Lepère, 27 ans, graphiste de l'imprimerie "Créations Tendance Découverte", raconte sa réclusion au micro de RTL.

"Une cachette à laquelle j'avais pensé la veille"

Il explique comment son patron, Michel Catalano, gérant de l'entreprise familiale, lui a permis d'aller se cacher lorsque les frères Kouachi ont pénétré dans le bâtiment armés de kalachnikovs et d'un lance-roquette. Lorsqu'il comprend qu'il est en présence des deux terroristes les plus recherchés de l'Hexagone, Lilian a un réflexe "humain". "Je me cache dans une cachette à laquelle j'avais pensé anecdotiquement la veille. Et je reste là pendant plus de huit heures".

Tapi sous un évier, le jeune homme a pu donner par SMS des éléments précieux aux forces spéciales en vue de l'assaut final du GIGN. "Si je n'avais pas prévenu de ma présence, est-ce que le plan d'assaut aurait été différent ? Je pense que ça leur a facilité la tâche de savoir que je n'étais pas aux mains des terroristes", confie-t-il.

Une attente interminable, puis la libération

Dès lors, l'attente est interminable. L'un des frères Kouachi se trouve même à quelques centimètres de lui lorsqu'il se penche sur l'évier pour boire au robinet. "Le plus dur, ce fut l'attente. Quand il n'y avait plus de bruit, qu'ils ne parlaient plus et qu'ils ne bougeaient plus. Presque six heures", se souvient le jeune homme. 

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Puis vient l'assaut. "Très, très, très rapide", raconte-t-il. Vécu comme un soulagement, malgré le concert de détonations. "C'est la libération, on sait que ça va être la fin". Libre, Lilian peut alors étreindre son père et son patron au réflexe salvateur. "Tout de suite après l'assaut, on m'a amené au PC sécurité où m'attendait mon père. Mon directeur s'en voulait énormément de m'avoir dit de me cacher mais je pense qu'il a fait le bon choix".