La piste est qualifiée de sérieuse. L’attaque du Bataclan le 13 novembre pourrait, avoir été élaborée ou coordonnée par un Français, selon Le Parisien. Un homme de 27 ans, originaire de Drancy, en Seine-Saint-Denis, déjà connu des services de renseignement, pour s'être rendu en Syrie à la fin de l'été 2013. C’est plus particulièrement le témoignage d’un des survivants qui aurait mis les enquêteurs de la Direction générale de la sécurité intérieur sur la voie.
À l'intérieur du Bataclan, l’otage se trouvait à proximité de deux terroristes. Il les a entendu parler entre eux et négocier pendant 30 minutes avec les forces de l’ordre avant que l'assaut final ne soit donné par la brigade de recherche et d'intervention (BRI). Il se souvient ainsi que l’un des terroristes a demandé au négociateur de la police de faire reculer ses collègues, car ils "avaient des ceintures d'explosifs et qu'ils allaient tout faire sauter".
Mais le survivant se rappelle surtout avoir entendu "le plus grand" des deux terroristes s'adresser à son complice pour lui demander s'il "comptait appeler Souleymane". "Le petit a répondu que non et qu'ils allaient gérer ça à leur sauce, se remémore-t-il. Il a aussi ajouté qu'il fallait parler en arabe. Après, il y a eu une discussion très tendue entre eux. J'avais l'impression qu'ils ne se connaissaient pas bien...".
Les enquêteurs font alors le lien avec Charaffe el-Mouadan, également connu sous le nom de Souleymane. Un rapprochement conforté par la présence de Samy Amimour parmi les terroristes du Bataclan. Les deux hommes sont des amis d’enfance et originaires du même quartier à Drancy. Ils avaient été mis en examen en 2012 avec un troisième comparse, Samir Bouabout, pour association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme. Les trois complices prévoyaient de rejoindre le Yémen ou l'Afghanistan pour y mener le jihad armé.
Le charisme de Charaffe el-Mouadan, en avait fait le leader du trio. Pour mener à bien leur projet, il avait suivi des cours de tir, en mars 2012, au sein de l'Association nationale de tir de la police (ANTP) dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Charaffe el-Mouadan avait ensuite recommandé ses deux amis. Mais lors de leur audition par les policiers de la DGSI, les trois amis avaient indiqué avoir abandonné leur projet de jihad et décidé de s’installer dans un village musulman en Tunisie.
La piste que Charaffe el-Mouadan soit impliqué dans les attentats du 13 novembre est confortée par le fait que Ismaël Omar Mostefaï figurait parmi les kamikazes du Bataclan. "Cet homme est passé en Syrie en compagnie d'Amimour et de Bouabout. On sait aussi qu'El-Mouadan et ses deux amis d'enfance se sont rejoints après avoir rallié les rangs de Daesh." a confié au Parisien, un proche de l’enquête.