Le
bureau renseignement et analyse du Département de la Sécurité
Intérieure des États-Unis (Department of Homeland Security) avait alerté il y a 6 mois sur les
risques d’une série d’attentats. Le texte soulignait également le rôle de meneur d’Abdelhamid Abaaoud, soupçonné d'être le cerveau des attentats de Paris. Le
rapport avait été rédigé en collaboration avec le FBI et le Centre National du
Contre-Terrorisme, après avoir été commandé pour tirer les enseignements des
opérations anti-terroristes menées en Belgique, notamment à Verviers et à
Molenbeek, le 15 janvier 2015, quelques jours après les attentats de Charlie
Hebdo et de l’Hyper Cacher.
La
police belge avait trouvé notamment des explosifs similaires à ceux retrouvés
dans les gilets suicide à Paris le 13 septembre, de faux papiers et des caches
d’armes. Le
rapport signale également la mise en scène par Abaaoud de sa propre mort en
Syrie, avec un appel passé à sa famille pour lui annoncer son décès. Ce qui lui
a permis, selon les autorités américaines, de faire des aller-retour entre la
Syrie et l’Europe sans alerter les soupçons.
Le rapport du Homeland Security, qui a été déclassifié et récupéré par plusieurs médias américains, indique que Abdelhamid Abaaoud est le meneur de Daesh en Belgique. Il est soupçonné d’avoir dirigé les opérations dans le pays depuis un abri à Athènes, en Grèce, par téléphone portable, avec des membres opérant dans plusieurs pays européens. Les experts américains avaient conclu que ces projets d’attentats montraient que le groupe jihadiste avait désormais la capacité opérationnelle de lancer des attaques plus élaborées en Occident.
"Le
projet démantelé par les autorités belges en janvier 2015 est le premier cas
dans lequel un groupe de nombreux terroristes, opérant probablement sous la
direction de l’Etat islamique, a été découvert. Ce qui semble indiquer que le
groupe a développé la capacité à lancer des opérations plus élaborées en
Occident", est-il écrit dans le rapport. Le texte souligne la différence entre des projets d’attaque élaborés,
centralisés, comme ceux en Belgique, et d’autres attentats menés par des individus
isolés, inspirés ou seulement pilotés de loin par Daesh. Le rapport est à lire - en anglais - via ce lien.