Les conclusions du rapport sont accablantes pour les renseignements belges. La "police des polices" du pays a pointé des ratés majeurs dans la surveillance des frères Salah et Brahim Abdeslam, deux des auteurs des attentats de novembre à Paris, selon des extraits du document confidentiel publié mardi 26 mars dans la presse du royaume. Le "Comité P" est notamment chargé d'évaluer la manière dont l'enquête sur les auteurs des attentats qui ont fait 130 morts le 13 novembre à Paris avait été menée en Belgique.
Le rapport met en lumière une série de "manquements" qui ont permis à Brahim Abdeslam et à son frère Salah, seul survivant des commandos, d'échapper à la surveillance dont ils auraient dû faire l'objet. Selon la RTBF, qui a pu consulter le document, un dossier est ouvert contre eux dès janvier 2015. La fratrie radicalisée est soupçonnée de vouloir rejoindre la Syrie. Ils seront rapidement auditionnés par la police locale de Molenbeek.
Puis c'est au tour de la police fédérale de reprendre le dossier qui est classé catégorie 2, c'est-à-dire "à suivre quand on en a les moyens." Mais comme les services manquent de ressources, le cas des deux frères est transféré à un autre pôle.
Puis les noms des futurs terroristes resurgissent dans une affaire de stupéfiants. Plusieurs téléphones portables et un ordinateur ont été saisis chez eux mais ne seront jamais analysés. Quelques semaines plus tard, le parquet fédéral de Belgique estime que Brahim et Salah Abdeslam ne présentent pas plus de dangers que d'autres suspects. L'enquête approfondie est abandonnée. Près de cinq mois après cette décision ont lieu les attentats de Paris.