"Hasna était trop gentille, trop naïve, trop influençable". Quatre mois après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et aux abords du Stade de France, la soeur d'Hasna Aït Boulahcen cherche à découvrir les "circonstances précises" de la mort de son aînée. Tuée dans l'assaut policier du 18 novembre à Saint-Denis, la jeune femme de 26 ans était retranchée avec son cousin Abdelhamid Abaaoud, considéré comme le commandant des attaques, et Chakib Akrouh qui n'est autre que l'un des terroristes présumés du commando des terrasses. "Elle était juste un peu perdue mais ce n'était pas une terroriste", clame la sœur dans un entretien au Parisien.
Un temps présentée comme une kamikaze, Hasna Aït Boulahcen est en réalité morte asphyxiée dans l'explosion de la ceinture kamikaze de Chakib Akrouh. "Elle aurait été incapable de faire une chose aussi horrible", lance d'ailleurs la sœur qui a été troublée par une vidéo de l'assaut policier à Saint-Denis : "J'ai vu un reportage dans lequel ma sœur suppliait de les policiers de la laisser sortir de cet appartement. Elle ne voulait pas mourir et elle n'aurait jamais fait de mal à quelqu'un".
Comment Hasna Aït Boulahcen a donc pu se retrouver avec deux terroristes dans cet appartement dit "conspiratif" de la rue Corbillon ? "Rebelle" avec un "fort caractère", elle était pourtant loin de correspondre au profil type des islamistes radicaux durant sa jeunesse. "Elle était en mode vodka, à boire des mojitos dans un bar près de Bastille. (...) C'était une fille joyeuse, très gentille et tournée vers les autres. Elle faisait rire tout le monde", assure sa petite sœur.
Mais c'est visiblement l'influence du cousin Abdelhamid Abaaoud qui semble être en cause. La première alerte, selon la sœur, a eu lieu à ses 16 ans lors de vacances au Maroc dans la famille du jihadiste. "Elle en est revenue très amaigrie, avec plein de boutons sur le visage. Il a dû se passer quelque chose là-bas, mais je n'ai jamais su quoi". Pour autant, il n'y a rien de grave et la fidèle de la mosquée d'Aulnay-sous-Bois ne tient pas de propos extrêmes. À propos de son compagnon qui l'avait quittée, elle disait d'ailleurs qu'il s'agissait d'un "radicalisé" et qu'elle "ne voulait pas de ça".
Pourtant, peu après, Hasna Aït Boulahcen commence à porter le niqab (voile intégral) et n'hésite pas à poster des photos d'Oussama Ben Laden sur Facebook. Elle découvre également, bien avant les attentats, que le nom de son cousin est évoqué à la télévision et qu'il apparaît dans des vidéos de propagande de Daesh. "Elle voulait savoir comment il avait pu rejoindre l'État islamique. (...) Elle m'a ensuite dit qu'ils avaient parlé ensemble sur Facebook. Elle voulait se marier avec lui", raconte sa sœur. Un sombre rapprochement qui s'est donc finalement terminé dans cet appartement de Saint-Denis que la jeune femme aurait été "contrainte" de trouver auprès du logeur Jawad Bendaoud. "Hasna a été victime de notre cousin", assure la sœur qui souhaite désormais pouvoir inhumer Hasna Aït Boulahcen "quelque part".
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