Comment ne pas parler des clichés qui nous sont parvenus de Khan Cheikhoun cette semaine, après l'attaque chimique qui a fait des dizaines de victimes, dont des enfants. Ces photos ont fait la une de la presse internationale et ont également été brandies à l'ONU par l'ambassadrice américaine. Peut-être sont-ce ces clichés qui ont poussé Donald Trump à lancer des frappes punitives contre la Syrie.
Parmi ces images terribles d'enfants asphyxiés qui nous hantent encore quatre jours après l'attaque. L'horreur des morts et le désespoir des vivants. Nous sommes à l'avant d'une voiture chargée de corps. Sur le siège passager, un père ; dans ses bras, Aya et Ahmed, ses deux jumeaux de 9 mois. Emmaillotés de blanc, les yeux fermés, on dirait qu'ils dorment, mais il sont morts.
Abdel Hamid Alyousef, les yeux humides, le regard perdu dans le vide, hagard. Comme spectateur de ce cauchemar. Autour de lui dans l'habitacle, des jeunes hommes et 2 enfants, bien vivants, le visage hypnotisé par les bébés. Ce jeune papa de 29 ans, commerçant à Khan Cheikhoun a aussi perdu son épouse, deux frères et trois neveux dans l'attaque chimique. Mardi matin toute la famille dormait quand le son des roquettes les a réveillés et de la fumée a envahi l'air. Devant la tombe de sa famille, en larmes, il a dû être soutenu par deux hommes pour ne pas s'effondrer.