Alexandra Szacka a été frappée par ces jeunes des cités qui ne se sont pas sentis concernés par les manifestations monstres du 11 janvier et par ceux qui ont refusé d'observer une minute de silence.
Mais ce qui l'a encore plus frappée, c'est "comment les politiciens et les penseurs ont rapidement sauté aux conclusions". Notamment en ce qui concerne la laïcité et "ses capacités d'intégration présumées".
"Si ces jeune (musulmans pour la plupart) ne se sentent pas concernés par les valeurs de la République, c'est, selon certains, avant tout parce que la laïcité a échoué face à la pression de la religion et du communautarisme", explique la journaliste.
Au Canada, les études montrent que la tolérance religieuse favorise l'assimilation
Alexandra Szacka
Elle note que l'expérience canadienne et américaine "nous enseigne que malgré la place qu'on laisse aux religions dans ces pays, y compris dans la sphère publique, les musulmans, les sikhs ou les juifs se sentent avant tout canadiens et américains".
Mais Alexandra Szacka va plus loin. "C'est grâce à cette liberté religieuse, qui va jusqu'à tolérer par exemple le voile chez les infirmières dans les hôpitaux ou la kippa juive chez les fonctionnaires, que tous ces croyants se sentent canadiens ou américains", affirme-t-elle.
"Pourquoi vivrait-on mieux ensemble en dissimulant son étoile de David ou son kirpan ?", interroge la journaliste. Elle explique qu'au contraire, les études montrent que la tolérance religieuse favorise l'assimilation.
"Et si la laïcité à marche forcée, le modèle français qui veut gommer la religion de l'espace publique et des institutions communes était un leurre ?", demande-t-elle encore.
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