Ajaccio : "On n'était pas les bienvenus ce soir-là", raconte l'un des pompiers agressés
REPLAY / DOCUMENT RTL - Yohann, le conducteur du camion de pompiers tombé dans un guet-apens à Ajaccio lors de la nuit de Noël, dit avoir vu "un plan bien organisé".

Les violences urbaines et les manifestations aux slogans racistes et xénophobes secouent la Corse depuis la nuit de Noël. À l'origine de ces débordements : l'agression de deux pompiers et un policier dans la nuit du 24 au 25 décembre dans le quartier populaire des Jardins de l'Empereur à Ajaccio. Ce soir-là, les soldats du feu étaient pourtant appelés pour un incendie. Mais à la place, ils sont tombés dans un guet-apens pour lequel deux personnes ont été placées en garde à vue. Yohann, l'un des pompiers agressés, s'en rend compte rapidement alors qu'il conduit le camion sur une route étroite. Alors qu'un groupe de personnes arrive sur sa gauche, "une personne a asséné un coup de club de golf au niveau de ma vitre", raconte-t-il au micro de RTL.
Certains individus en profitent alors pour essayer d'entrer dans le camion. "Mes collègues, derrière, essayaient de tenir la porte. (...) On a dû partir avant que ça ne tourne mal. On a carrément compris qu'on n'était pas les bienvenus ce soir-là sur cette intervention, ni la police ni les pompiers", explique Yohann. Selon lui, tout était parfaitement prémédité : "On a pu voir une dizaine de personnes venir sur nous pendant qu'une vingtaine ou une trentaine de personnes étaient occupées sur le police. C'était un plan bien organisé".
La haine a pris le dessus sur la colère
Yohann, l'un des pompiers agressés
Durant toute la scène, ce pompier a pu entendre quelques individus scander des slogans tels que : "Vous n'êtes pas chez vous, allez vous-en sales Corses, cassez-vous". Yohann assure que "c'est la première fois que c'est aussi violent".
Après-coup, "la stupeur" et "l'incompréhension" règnent chez les pompiers. S'ils se réjouissent du "soutien" de la population, ils déplorent également les incidents qui ont suivi. "La haine a pris le dessus sur la colère. S'ils veulent se mobiliser pacifiquement, montrer qu'ils nous soutiennent, c'est très bien. Mais je pense qu'il faut que ça s'arrête là, car ça va ternir l'image de la Corse et ce n'est pas ce qu'on veut", conclut Yohann.
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