La colère ne retombe pas. Alors que la journée de
mobilisation a été très suivie lundi 15 janvier, les principaux syndicats de
personnel pénitentiaire ont appelé à reconduire mardi 16 janvier le mouvement
national de blocages de prisons. C'est l'agression de trois surveillants dans l'établissement de Vendin-le-Vieil, le 11 janvier, qui a mis le feu aux poudres.
La démission du directeur de la prison de Vendin-le-Vieil,
qu'ils réclamaient depuis plusieurs jours, et le "plan pénitentiaire
global" promis par Emmanuel Macron pour fin février n'ont pas suffi à
calmer le mécontentement. L'Ufap-Unsa Justice (majoritaire), CGT-Pénitentiaire
et FO-Pénitentiaire mobiliseront à nouveau devant les prisons à partir de mardi
matin.
Les trois organisations ne sont toutefois pas arrivées à
s'entendre sur une plateforme de revendications communes à transmettre au
ministère de la Justice: les deux premières souhaitaient concentrer leurs
demandes sur la sécurité des personnels, alors que FO souhaitait inclure des
revendications salariales et statutaires.
Ce lundi, 139 des 188 centres pénitentiaires de France ont
été "impactés à des degrés divers", soit par des blocages totaux,
partiels, des piquets de grève, des débrayages ou des retards, selon l'administration
pénitentiaire. En fin de journée, "il n'y a plus de blocage autre que Fleury-Mérogis",
a-t-on indiqué. Une centaine de surveillants étaient rassemblés depuis 18h
devant cette prison d'Essonne, plus grand centre pénitencier d'Europe.
"On n'a plus les moyens de travailler en sécurité, que
ce soit en termes de moyens humains ou matériels", a résumé le responsable
local de l'Ufap-Unsa, Alexandre Caby, réclamant notamment plus de recrutement
et "un profilage des détenus pour qu'ils soient placés dans des
établissements correspondant à leur profil pénal".
La matinée de lundi a vu le fonctionnement quotidien des
prisons perturbé par une forte mobilisation, avec Vendin-le-Vieil comme
épicentre. C'est dans cette prison que trois gardiens ont été blessés jeudi à
l'arme blanche par l'islamiste allemand Christian Ganczarski, un des
instigateurs de l'attentat contre la synagogue de Djerba en avril 2002. Ce dernier a été mis examen lundi soir par un juge
antiterroriste à Paris pour tentatives d'assassinat. La ministre de la Justice Nicole Belloubet se rendra mardi matin à la prison de Vendin-le-Vieil, selon un communiqué de son
ministère dans la soirée.
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