Quel rôle a réellement joué Christine Lagarde dans l'arbitrage privé qui oppose Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais ? Le 17 décembre dernier, la commission d'instruction de la Cour de justice de la République (CJR) a décidé de renvoyer la directrice du Fonds monétaire international (FMI) devant la formation de jugement de la CJR, seule institution habilitée à décider du sort des ministres poursuivis pour des actes commis dans l'exercice de leurs fonctions.
Mais l'horizon s'assombrit pour Christine Lagarde. Dans une ordonnance, révélée par Médiapart mardi 12 janvier, les explications de l'ancienne ministre des Finances de Nicolas Sarkozy entre 2007 et 2011 sont considérées comme "affligeantes". "Les négligences multiples commises, à cette occasion, par un ministre ayant par ailleurs l'expérience, tout à la fois, des contentieux financiers et de la procédure d'arbitrage, sont difficilement explicables, si ce n'est par la volonté d'imposer des choix déterminés à l'avance (…) en toute hypothèse, le comportement de Mme Lagarde ne procède pas seulement d'une incurie et d'une précipitation critiquables, mais aussi d'une conjonction de fautes qui, par leur nature, leur nombre et leur gravité, dépassent le niveau d'une simple négligence", relaie notamment le site Internet.
Les magistrats notent cependant des éléments qui jouent "à décharge" pour l'actuelle directrice du FMI alors que l'instruction pénale penche pour une escroquerie en bande organisée. Une escroquerie qui aurait commencé bien avant la prise de fonction de Christine Lagarde. La tentative de médiation de Nicolas Sarkozy, qui occupait le poste de ministre des Finances sous Jacques Chirac en 2004, est aussi pointée du doigt, de même que le début des négociations "à la mi-février" avant l'élection présidentielle.
Ces explications apparaissent peu convaincantes, sinon affligeantes, au regard de l'enjeu que représentait ce dossier
Et si la commission a relevé des relations bien différentes entre les différents protagonistes de l'affaire, avec des liens amicaux notables entre Nicolas Sarkozy et Bernard Tapie notamment, le rôle de Christine Lagarde reste flou. Une "décision mal préparée" est alors évoquée dans l'ordonnance. "Prise rapidement en raison, sans doute, de l'agitation de M. Tapie qui souhaitait un accord proche, la décision de recourir à un arbitrage n'a été précédée ni d'une expertise juridique sur la possibilité d'arbitrer ni d'une étude approfondie du dossier malgré sa complexité et les conséquences importantes qu'il pouvait avoir sur les finances publiques", relaie Médiapart.
Une décision rapide et précipitée que foudroie largement la commission d'instruction de la Cour de justice de la République alors que Christine Lagarde apparaît comme une ministre inconséquente par rapport à son statut de l'époque. "Ces explications apparaissent peu convaincantes, sinon affligeantes, au regard de l'enjeu que représentait ce dossier pour les finances publiques ; que tout signataire de document, a fortiori un ministre, est censé en avoir pris connaissance dans son intégralité et en avoir mesuré la portée".
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