Ce sont les résultats d'une enquête de l'Ifop publiée lundi 20 mars. Réalisée sur un échantillon de 1.005 personnes représentatif de la population âgée de 15-17 ans, elle révèle que pas moins d'un adolescent sur deux a déjà visionné une vidéo pornographique. La majeure partie des jeunes concernés sont des garçons, et le téléphone portable est le support de visionnage le plus répandu. Quant à l'âge moyen du premier visionnage, il est de 14 ans.
Au cours de leur vie, 52 % des 15-17 ans (deux garçons sur trois et une fille sur trois) ont vu une vidéo pornographique, dont 18% au moins une fois au cours des trois derniers mois, révèle cette étude commandée par l'Observatoire de la parentalité et de l'éducation numérique, chargé par le gouvernement d'une réflexion pour prévenir l'exposition des mineurs à la pornographie.
Plus précisément, ce sont 63 % des garçons et 37 % des filles qui ont surfé au moins une fois sur un site pour y voir des films à caractère pornographique, 41 % des garçons et 27 % des filles ont vu une vidéo sur un support télévisuel et respectivement 28 % et 12 % d'entre eux ont déjà lu un magazine pornographique.
Par rapport à 2013, la proportion d'adolescents ayant déjà vu un film X sur un support TV est restée stable (34%). Elle est en revanche passée de 37 % à 51 % concernant la consultation de sites pornographiques. Neuf fois sur dix, il s'agit d'un site gratuit. Le smartphone est le support privilégié, devant l'ordinateur et la tablette. Les autres supports (DVD, télévision, vidéo à la demande) sont très peu exploités par les jeunes.
En moyenne, ces adolescents ont vu leur première vidéo X - donc interdite aux moins de 18 ans - à 14,5 ans (14,8 ans en 2013). Garçons et filles diffèrent en terme de consommation : les adolescents choisissent à 64 % de visionner leur première vidéo seuls tandis que leurs homologues féminines l'ont en majorité vue avec quelqu'un (53%). "Avec le recul", un adolescent sur deux et six adolescentes sur dix considèrent qu'ils étaient "trop jeunes" à ce moment-là.
Tout aussi inquiétante est l'influence que semble avoir la pornographie sur l'imaginaire des adolescents : près d'un garçon sur deux (48%) et plus d'une fille sur trois (37%) estiment qu'elle a participé à l'apprentissage de leur sexualité, et 44% des ados ayant déjà eu des rapports sexuels déclarent avoir essayé de reproduire des scènes ou pratiques vues dans des films.
Ce sondage intervient quelques semaines après que le gouvernement a publiquement décidé de prendre les choses en main : lundi 20 février, la ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes Laurence Rossignol a annoncé qu'elle souhaitait interdire l’accès des mineurs aux sites Internet qui diffusent des images pornographiques, dans le but de "lutter contre l'industrie pornographique, ce qu'elle suppose d'avilissement pour celles et ceux qui y travaillent. Et il faut lutter contre l'accès des jeunes, des mineurs à l'image pornographique qui est avilissante pour l'amour, l'égalité femmes-hommes et la représentation qu'on a de ce qu'est la sexualité".
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