Abbé Pierre : peu à peu, la commune d'Esteville efface les traces du prêtre

La commune d'Esteville, en Normandie, efface progressivement les traces de l'Abbé Pierre. C’est ici qu’a vécu et que repose le fondateur d'Emmaüs. Un lieu lui rendait hommage, mais à la suite des accusations d'agression sexuelle portées contre lui, la municipalité a décidé de retirer les plaques à son nom.

Les panneaux marron, installés depuis 2016 le long de la nationale 27 et de l'autoroute A28, ont été enlevés. C'est la Fondation Abbé Pierre qui a demandé et financé cette opération. Une décision qui paraît justifiée pour cet automobiliste rencontré à une aire de repos voisine : "compte tenu de ses agissements, ça me paraît normal. J'avais beaucoup de respect pour lui, mais après, ça a changé. À Esteville, là où le lieu de mémoire de l'Abbé Pierre est fermé depuis juillet dernier, il n'y a plus de panneaux non plus, et peu de personne souhaite s'exprimer. "Je ne dirai pas ce que j'en pense parce que je travaille pour Emmaüs", indique un des salariés de l'association.

Deux mères de famille, quant à elles, trouvent la décision absurde. "C’est carrément ridicule, je trouve. Moi, j’aurais préféré qu’on laisse tous les panneaux. Il ne faut pas oublier ce qu’il a fait, ce pauvre homme." Une autre ajoute : "Moi, je suis contre. Il a peut-être fait des choses, je ne sais pas. De toute manière, il n’est plus là pour se défendre et il reste quand même le fondateur d’Emmaüs. C’est dommage." 

Pour rappel, plusieurs femmes accusent le prêtre d'agressions sexuelles entre les années 1950 et 2005, soit deux ans avant sa mort.

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