Le
médiateur de l'ONU a obtenu ce dimanche 26 janvier du régime du
président Bachar al-Assad la promesse de laisser les
femmes et les enfants assiégés depuis des mois
dans le centre de Homs de quitter la ville, au second jour
de négociations de paix à Genève. Mais
l'annonce a été accueillie avec scepticisme dans
les quartiers rebelles de Homs où l'opposition
réclame des "garanties" que les civils ne
soient pas arrêtés par le régime en sortant
de la ville.
"Ce que le camp gouvernemental m'a dit, c'est que les
femmes et les enfants dans la vieille ville
assiégée peuvent partir immédiatement", a
déclaré Brahimi au cours d'une conférence de presse.
"Les autres (les hommes) peuvent partir aussi, mais le gouvernement veut d'abord la liste de leurs noms", a ajouté le médiateur de l'ONU. "Il y a un espoir que dès demain, femmes et enfants pourront quitter la vieille ville de Homs", a-t-il ajouté.
Dans une conférence de presse, le vice-ministre des Affaires étrangères, Fayçal Moqdad a confirmé l'annonce de Brahimi en se disant "prêt" à "autoriser" femmes et enfants à partir "immédiatement".
Lakhdar Brahimi avait annoncé la veille espérer que des convois d'aide humanitaire puissent rentrer rapidement dans les quartiers rebelles de Homs. "Le convoi est prêt et le gouverneur (de Homs) devait en parler avec ses conseillers et avec Damas, et là encore nous espérons que quelque chose se passera demain, lundi".
Évoquant les rebelles qui, selon le régime, pourraient
empêcher l'entrée des convois dans les zones
rebelles, le diplomate algérien a assuré que les
rebelles avaient promis "qu'ils ne stopperaient pas les convois".
Le porte-parole à Homs de la Commission
générale de la révolution, un réseau de
militants syriens, a demandé des garanties. "Nous
demandons d'importantes quantités de nourriture et de
matériel médical, et la garantie que les femmes,
enfants et blessés évacués des zones rebelles
assiégées de Homs ne seront pas
arrêtés", a déclaré Abou Rami.
Souvent considéré comme le foyer de la
contestation, . Les quartiers rebelles
sont assiégés depuis juin 2012 par l'armée
régulière qui les bombarde régulièrement.
Les milliers de Syriens assiégés dans ces quartiers
y vivent dans des conditions épouvantables et manquent
de nourriture et de médicaments.
Dans la matinée,les négociateurs s'étaient penchés sur le problème des prisonniers et des disparus, un phénomène qui s'est amplifié depuis que le mouvement de contestation de mars 2011 s'est transformé en guerre civile sanglante.
L'opposition affirme posséder une liste de 47.000 personnes détenues dans les prisons du régime. Elle a présenté au cours des négociations une première liste avec les noms de 2.300 femmes et enfants. "S'il y a un échange, les femmes, les enfants et les plus vulnérables sont la priorité", a déclaré Monzer Aqbiq, porte-parole de la délégation de l'opposition.
Interrogé dans la soirée, le vice-ministre syrien
Fayçal Moqdad a fermement démenti que des enfants
puissent se trouver dans des prisons, malgré les
déclarations de l'opposition et surtout de Lakhdar Brahimi.
Ce dernier a indiqué que le régime souhaitait par
ailleurs que l'opposition fournisse une liste de personnes
aux mains des rebelles. "L'opposition est d'accord pour
tenter de recueillir ces listes auprès des groupes
qu'ils contrôlent ou avec qui ils sont en contact".
Il n'existe pas de chiffres exacts concernant les prisonniers
et les disparus, mais l'Observatoire syrien des droits de
l'homme (OSDH), fer de lance dans le conflit syrien,
évoque 17.000 disparus et des "dizaines de
milliers" de prisonniers dans les prisons du régime.
Pour l'heure,les délégations sont assises à la même table, mais se parlent par personne
interposée, Lakhdar Brahimi en l'occurrence. Ou, comme
dimanche après-midi, les délégations
travaillent dans des pièces séparées
où Brahimi vient leur parler. C'est le même
dispositif qui sera en place lundi pour la 3e journée consécutive.
Ce sera alors le temps des négociations politiques sur
Genève I et sur la délicate question de
"l'organe de transition gouvernemental",
gouvernement provisoire sans Assad pour l'opposition,
gouvernement d'union élargi pour Damas.
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