Le premier jour de commercialisation légale du cannabis au Canada, mercredi 17 octobre, a déclenché une véritable frénésie : des heures d'attente à l'entrée des magasins, avec des files de clients de plusieurs centaines de mètres.
Le site de vente en ligne de la SQDC, la société québécoise du cannabis, a reçu 450 000 visites ce premier jour, sept millions de pages vues. La demande a été telle que la page d'accueil du site prévenait, hier soir, que les retards de livraison atteindraient jusqu'à cinq jours.
Autant dire que cette innovation commerciale a suscité l'engouement des Canadiens, dont 16% ont indiqué récemment avoir déjà fumé. Malgré la prohibition qui date de 1923 au Canada, le pays a l'un des taux de consommation les plus élevés du monde.
Lever l'interdiction du cannabis était une promesse électorale de Justin Trudeau, le Premier ministre. Il avait promis d'autoriser la vente et la consommation de cannabis pour ce qu'on appelle l'usage "récréatif", autrement dit le plaisir, et non pas seulement l'usage médical, pour soulager les douleurs.
L'objectif est d'assécher le marché noir et les trafics, en espérant que si le produit est légal, les mafias s'en détourneront, car ils tirent leurs revenus importants justement de l'interdiction, qui fait monter les prix de vente. Mais cette initiative est controversée par l'opposition à Trudeau, qui estime qu'elle a été mal préparée et par une partie du corps médical, qui redoute une hausse de la consommation de ce psychotrope.
Le Canada est devenu le second pays au monde, après l'Uruguay, à légaliser intégralement la fumette. Aux États-Unis, il y a une petite dizaine d'États qui ont fait de même, dont la Californie et le Colorado.
Comme vous le savez, c'est un État fédéral, chaque État a donc eu la liberté de s'organiser comme il l'entendait. Au Québec, c'est une société publique, la SQDC, qui détient le monopole, avec ses douze succursales. D'autres provinces ont choisi d'autoriser le privé. Et quelque 120 producteurs de la précieuse plante ont été sélectionnés et dûment approuvés.
Mais au rythme où vont les choses, ils ne suffiront pas à satisfaire la demande. Combien ça coûte, d'acheter du cannabis ? Entre 6 et 10 dollars canadiens, c'est-à-dire entre 4 et 7 euros le gramme. À quoi s'ajoute 0,66 dollar de droit d'accise, une taxe, exactement comme pour l'alcool ou l'essence, et les taxes sur la consommation qui varient selon les États, environ 15%.
Tout cela va donc aussi rapporter de l'argent à l'État. Les législations sur l'âge et les lieux de consommation ne sont pas tout à fait les mêmes dans les différentes parties du Canada. L'usage est bien sûr proscrit quand on conduit.
C'est déjà le cas. Des entreprises se sont montées, qui ont vu leur cours littéralement exploser à la bourse de Toronto. Tilray, l'un de ces acteurs, a été introduit en bourse à 17 dollars l'action. À la fin septembre, elle valait 214 dollars.
Encore mieux que la bulle Internet d'il y a 20 ans. L'ancien Premier ministre canadien, Brian Mulroney, vient d'être nommé administrateur d'une de ces firmes récemment créées pour profiter de la ruée sur l'or vert. La progression boursière a été telle que les analystes multiplient les avertissements pour les investisseurs : le risque est gros de voir son argent partir en fumée.
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