La livre Sterling perd de sa valeur. C'est la conséquence directe des troubles politiques graves que connaît le Royaume-Uni. Le nouveau Premier ministre, Boris Johnson, est en conflit ouvert avec son parti sur les modalités de l'interminable et passablement ennuyeux Brexit, la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. De plus, il a récemment perdu sa majorité au Parlement, ce qui hypothèque sur son avenir politique. Il va probablement y avoir des élections le mois prochain, car le pays est ingouvernable.
La monnaie britannique a alors vu sa valeur chuter, avant de se ressaisir un peu. Sur la semaine, la livre a perdu 2,5% et depuis le référendum sur le Brexit, en juin 2016, plus de 15% de sa valeur. De nombreux facteurs politiques et économiques sont à la source de ces variations.
Des milliards de livres sterling sont échangés chaque jour dans le monde, sur les marchés financiers. Quand les investisseurs estiment que le pays va connaître des difficultés, soit économiques, soit politiques, ils se débarrassent de la monnaie concernée, ils la vendent. Parce qu'ils redoutent les pertes. Et en la vendant, ils provoquent ce qu'ils redoutent, la chute du cours de cette monnaie face aux autres devises.
Cette semaine, à cause de la chute de la livre, le Royaume-Uni est devenu la 6ème puissance mondiale, dépassée par la France, qui était juste derrière, et qui a reconquis son titre de 5ème puissance du globe. Il s'agit évidemment d'une conséquence anecdotique. Quant à l'économie réelle, la chute du sterling permet aux industriels britanniques d'exporter plus facilement, car leurs produits, dont les prix sont libellés en monnaie anglaise, deviennent moins chers sur les marchés étrangers.
Grâce à ce mécanisme, le Royaume-Uni n'a pas connu l'apocalypse que certains pronostiquaient
après le vote du Brexit, en juin 2016. La baisse de la livre a joué le rôle
d'amortisseur, en préservant la croissance.
Cette baisse peut aussi en avantager certains. Cela aide les exportateurs, mais ça pénalise tous ceux qui importent,
car les produits qu'ils achètent à l'étranger deviennent plus chers. Comme
toujours en économie, un phénomène fait à la fois des gagnants et des perdants.
En réalité, il déplace de la richesse. Une dévaluation prend aux uns, les
importateurs, pour donner aux autres, les exportateurs.
L'idéal, c'est d'avoir une monnaie dont le cours varie en fonction des nécessités du moment. Un peu comme un thermostat, qui permet de maintenir la température de l'économie constante. Si la croissance faiblit, une monnaie faible est un atout. Au contraire, lorsque c'est la surchauffe, une monnaie forte aide à tempérer l'activité.
La valeur de la monnaie britannique va sans aucun doute remonter, lorsque le pays sera sorti de ces troubles liés au Brexit. Mais c'est vrai que sur le long terme, la tendance est à la dégringolade, pour cette monnaie qui fut avant 1914 la première du monde, et de loin.
L'Empire britannique était alors la première puissance économique planétaire. Il s'est fait détrôner par les États-Unis, qui ont imposé le dollar comme monnaie-reine. Et c'est le dollar qui voit aujourd'hui sa valeur s'éroder, à mesure que le poids relatif des États-Unis dans l'économie mondiale diminue, au profit des émergents. Par delà les fluctuations de court terme, la valeur des devises reflète la hiérarchie des puissances mondiales.
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