Les deux chiffres du chômage mènent à des conclusions différentes. Selon les chiffres de Pôle emploi, le chômage à continuer à augmenter au 4e trimestre 2013 tandis que le taux trimestriel de l'Insee, rendu ce jeudi 6 mars et mesuré sur la base d'une enquête, annonce une baisse de 0,1 point sur la même période.
Une divergence ponctuelle de ces deux indicateurs, comme ce fut le cas entre fin 2010 et mi-2011, est possible car les deux sources statistiques ne mesurent pas le chômage de la même façon.
"Ce n'est pas la même approche : Pôle emploi recense les inscrits sur ses listes et l'Insee calcule un taux sur la base d'une enquête menée auprès d'un échantillon représentatif, selon des critères harmonisés au niveau international", résume Christine Erhel, chercheuse au Centre d'études sur l'emploi (CEE).
L'institut de la statistique sonde ainsi chaque trimestre 110.000 personnes de plus de 15 ans. Sont considérés comme chômeurs ceux qui réunissent trois critères, fixés par le Bureau international du travail (BIT): ne pas avoir travaillé au cours de la semaine, chercher activement un emploi et être disponible dans les deux semaines.
Fin 2013, le hiatus entre les deux courbes s'explique notamment par un différentiel chez les plus de 50 ans. Si le nombre des inscrits à Pôle emploi a continué à augmenter fortement dans cette catégorie, l'Insee les estime au contraire moins nombreux. Cela s'explique par le fait que les seniors sondés ont souvent abandonné leurs recherches d'emploi, et ne rentrent ainsi pas dans la catégorie "chômeur", selon les canons du BIT.
L'un des deux indicateurs est-il plus exact ? Les économistes préfèrent en général se référer au taux de chômage, seul indicateur reconnu au niveau international. C'est "la norme", estime Eric Heyer, de l'Observatoire français des conjonctures économiques. A l'inverse, le taux de l'Insee "reste le meilleur indicateur pour évaluer la situation sur le marché de l'emploi, et les données de Pôle emploi permettent de compléter la tendance", selon la chercheuse Christine Erhel.
Globalement, l'enquête de l'Insee "souffre d'une forte imprécision pour l'analyse des niveaux comme des évolutions à court terme" mais elle "gagne en robustesse à moyen terme", notait en 2007 un rapport. Les chiffres de Pôle emploi présentent quant à eux l'inconvénient d'être soumis aux aléas de la gestion administrative (inscriptions, radiations, etc.)... Reste qu'ils sont précis et riches en informations, notamment sur les chômeurs exerçant une petite activité.
Dans les faits, c'est le nombre des inscrits à Pôle emploi à la fin de chaque mois, publié dans un délai plus court - moins d'un mois, contre plus de deux mois pour l'Insee - , qui focalise l'attention médiatique. Le président François Hollande et le ministre du Travail, Michel Sapin, y font naturellement plus souvent référence. Mais dans son engagement à inverser la courbe du chômage fin 2013, l'exécutif s'est aussi référé au taux de chômage, qui "recommencerait à reculer au dernier trimestre", prévoyait ainsi le "programme de stabilité" transmis à Bruxelles au printemps 2013.
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