Aprèsune trentaine d'heure de séquestration, les deux cadres de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord qui étaient retenus à l'intérieur du site par des salariés et la CGT ont été libérés mardi en milieu d'après-midi.
Utilisée par les employés d'usines menacées de fermeture pour mettre la pression sur la direction et obtenir de meilleurs conditions de départ, cette méthode de négociation est condamnée par le député UMP Éric Ciotti, qui s'exprimait avant la libération des deux hommes. "La violence n'a pas sa place dans le dialogue social. J'ai été choqué de voir à la télévision les images de ces deux dirigeants traités comme des animaux", lâche-t-il au micro de RTL.
"Ce que je peux comprendre,c'est le sentiment de ces ouvriers d'avoir été trompés et abusés par le gouvernement. Il y a une longue histoire de contestation à Amiens dans cette usine et François Hollande avait donné des signes de soutien. Aujourd'hui, il y a déception parce qu'il y a eu tromperie", estime le délégué général aux fédérations UMP.
Notre pays n'a pas su établir des relations sociales apaisées
Éric Ciotti
"On voit bien aujourd'hui que notre pays n'a pas su établir des relations sociales apaisées. On est toujours dans une tension entre les syndicats et le patronat. Hollande disait que Sarkozy créait des tensions dans la société, depuis qu'il est élu, jamais les tensions sociales n'ont été aussi fortes et aussi violentes. On a vu ce qu'il s'est passé avec les Bonnets rouges en Bretagne et aujourd'hui à Goodyear", poursuit le président du Conseil général des Alpes-Maritimes.
"Vous voulez que je vous rappelle ce qu'étaient les séquestrations dans la sidérurgie dans les années 1980 ? Les mecs restaient pendant des jours sans manger en se faisant dessus", lui répond Xavier Mathieu, l'ex-leader de la CGT Continental de Clairoix (Oise). "On ne parle même pas de combat syndical, on parle de gens qui essaient de sauver leurs vies", continue celui qui a été condamné en 2010 pour avoir saccagé la sous-préfecture de Compiègne (Nord).
Quand vous arrivez à choper deux cadres, vous ne les lâchez pas
Xavier Mathieu, ex-leader de la CGT Continental de Clairoix
Pour le délégué de la CGT, il n'y a "pas d'autre moyen" que la séquestration. "Quand l'usine Continental a fermé en 1999, nous avions soutenu les Sodimatex de Crépy-en-Valois", explique l'ancien leader des "Contis". "Quelques temps après, le patron a été condamné à payer les ouvriers pendant onze mois. Il ne l'a jamais fait. Après, les Ciotti et toute la bande vous expliquent qu'il y a d'autres solutions. Mais quand les ouvriers vont en justice et qu'ils gagnent, il n'y a personne pour faire appliquer la loi", regrette-t-il.
"La classe ouvrière est digne depuis 2008. Il n'y a jamais eu de patrons
qui ont été autre chose que séquestrés. Par contre, chez Continental, il
y en a qui se sont jetés sous les rails. Il y en a un qui s'est mis un
coup de fusil. Alors, elle est où la violence ?", s'interroge Xavier Mathieu. "Les patrons de
Goodyear sont loin aujourd'hui. Alors quand vous arrivez à en choper
deux, on ne les lâche pas. Parce que là il y a une négociation et du
fric en jeu", lâche-t-il.
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