Un an tout juste après la publication d'un rapport dans lequel plusieurs organisations engagées dans la lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes s'alarmaient contre le manque de moyens investis dans cette cause, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a accueilli, mercredi 20 septembre, le colloque "Où est l'argent pour les droits sexuels et reproductifs ?".
Au programme : deux tables rondes, des échanges avec le public, et le lancement d'un appel adressé au gouvernement français pour "faire avancer l'égalité femmes-hommes", notamment dans les droits sexuels et reproductifs.
Comment le Haut conseil de l'égalité entre les femmes et les hommes, l'ONU Femmes, la Fondation des femmes ou Equipop souhaitent convaincre le gouvernement française d'investir de l'argent ? Réponses lors de ce colloque marqué par l'absence de Marlène Schiappa, qui devait clôturer cette journée. La secrétaire d'État à l'égalité entre les femmes et les hommes s'est rendue à la place au centre d'appels 3919.
Pour les intervenants et intervenantes de ce colloque, le constat est sans appel : les aides financières sont en déclin alors que les besoins des filles et femmes dans le monde ne cessent de croître entre celles qui meurent à la suite d'un accouchement ou d'un avortement clandestin, par exemples.
Pour Julie Morizet et Petra ten Hope-Bender, représentantes du Fonds des Nations unies pour la population, investir dans les droits des filles et des femmes c'est leur permettre de "survivre, prospérer et transformer tout ce qui est autour d'elles".
En Afrique, donner naissance n'est pas une joie.
Adam Dicko, parlementaire malienne
Lancer leur grande ou petite entreprise, participer à la vie politique, tout cela n'est encore aujourd'hui pas possible pour de nombreuses femmes à travers le monde. Sans ces investissements, nous disent Julie Morizet et Petra ten Hope-Bender, les communautés ne peuvent donc s'améliorer.
Adam Dicko, parlementaire et vice-présidente du Réseau National de Pairs Éducateurs au Mali, rappelle quant à elle qu'en Afrique "donner naissance n'est pas une joie. Au XXIème siècle, donner naissance ne doit plus être une fatalité".
Véronique Séhier, membre du CESE et coprésidente du Planning Familial, salue quant à elle, la "politique volontariste en matière de droits sexuels" de la France. Cette dernière ajoute cependant que si des "textes de lois existent", ces derniers ne sont pas appliqués, notamment concernant l'éducation sexuelle, qui n'est pas budgétisée.
Résultat : l'accès à l'éducation sexuelle des jeunes français est inégale sur tout le territoire et dépend, selon Véronique Séhier, du bon vouloir des conseils départementaux.
Neil Datta, secrétaire du Forum parlementaire européen sur la population et le développement (Bruxelles), expose quant à lui un état des lieux sur les mouvements français comme européens qui se déclarent contre l'IVG et contre le droit des femmes à disposer de leur corps comme elles l'entendent.
Ces différents mouvements "se mettent en réseau", explique Neil Datta. "Ils se professionnalisent, s'internationalisent" et arrivent à mobiliser des millions de personnes pour leurs pétitions et autres actions en ligne. On est bien loin des quelques milliers de signatures obtenues pour défendre les causes féministes. Exemple avec cette pétition "pour le droit à l'avortement partout en Europe" qui cumule aujourd'hui près de 17.000 signatures.
Pour Neil Datta, "il faut développer les moyens pour comprendre l'évolution [de ces réseaux] et s’adapter à cette nouvelle donne pour faire avancer les droits des femmes, sexuels et reproductifs".
Marie-Pierre Rixain, députée de la 4e circonscription de l'Essonne et présidente de la délégation des droits des femmes à l'Assemblée nationale, ainsi que Elisabeth Claverie de Saint Martin, directrice adjointe du développement durable au ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, étaient présentes lors de la table ronde consacrée aux financements.
La France sera au rendez-vous en terme de l’égalité entre les femmes et les hommes.
Marie-Pierre Rixain, députée
Leur intervention a été interrompue par l'annonce de l'annulation de la venue de Marlène Schiappa, qui devait clôturer le débat. "C'est dommage", a confié Véronique Séhier à Girls, à la suite du débat.
"Il me semble que c'est une 'grande cause nationale' qui a été décidée donc il faut vraiment que la France s'engage au niveau national mais aussi au niveau européen", assure la membre de la délégation aux droits des femmes et à l'égalité du CESE.
"La France sera au rendez-vous en terme de l’égalité entre les femmes et les hommes", a assuré Marie-Pierre Rixain avant d'ajouter que sa "délégation débutera ses travaux avec des premiers rendus sur l’IVG".
Après la théorie, place à l'action ?
Pour signer l'appel de Equipop.org, rendez-vous à cette adresse.
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