On vous plante le décor - même si vous connaissez déjà la chanson : c'est le 24 décembre, le soir du réveillon de Noël en famille (ça fonctionne aussi avec le 31, passé aux côtés de vos amis, de connaissances ou de parfaits inconnus). Vous êtes tranquillement assise à table, en train de déguster une tranche de foie gras, de vous attaquer à une huître ou d'avaler un toast lourdement beurré et là, c'est le drame. La dinde dore encore dans son four mais Tonton Richard vient de lancer un sujet de conversation sensible.
D'habitude, vous êtes plutôt du genre à faire la sourde oreille. À quoi bon entrer dans ce faux débat ? Mais cette année, vous avez décidé de ne plus vous plonger dans votre mutisme légendaire. Parce qu'il y a des causes qui vous tiennent à cœur et que, cette année, la condition féminine n'a pas toujours été traitée avec classe et respect. Tant pis pour les bonnes manières. Vous rentrez dans le lard de Tonton Richard. Pour rebondir aux attaques de vos proches, en toute sympathie (ou presque), la rédaction de Girls vous explique comment faire.
Le sujet qui trouble le dîner : "Les femmes n’arrêtent pas de se plaindre qu'on les aborde dans la rue, bientôt on pourra plus se parler, ma p'tite dame", s'agace-t-on dans l'assemblée devant le feu de cheminée.
Comment argumenter : Le harcèlement de rue n'est pas une invention des femmes, cher Richard. Preuve avec la "conversation" enregistrée de plus de 5 minutes de cette jeune Parisienne avec un homme qui l'a suivie et harcelée jusqu'à son immeuble. "Le harcèlement des femmes est une réalité, un fléau à combattre. J’étais en jean, baskets, doudoune, bonnet", a raconté la victime dans la presse. Cette dernière n'a cependant pas pu porter plainte le lendemain de son agression, l'agent d'accueil du commissariat lui ayant rétorqué qu'"À Paris, des gens se suivent tous les jours". Pour rappel, une étude avait révélé en 2014 que 100% des femmes avaient déjà été harcelées dans un lieu public, au moins une fois dans leur vie. Parler aux femmes dans la rue Richard, c'est oui mais harceler, siffler, draguer lourdement, c'est non.
Le sujet qui trouble le dîner : "Oh ça va, Donald Trump a été élu aux États-Unis, pas en France. On n'a pas à se mêler de ce qui ne nous regarde pas", marmonne-t-on entre deux tartines de caviar d'aubergine.
Comment argumenter : Doit-on rappeler que les États-Unis sont une puissance internationale qui pèse dans la sphère politique mondiale ? La victoire de Donald Trump, qui plus est, inquiète les Américaines. Les proches collaborateurs du président-élu, officiellement intronisé depuis le 19 décembre dernier, sont loin d'être les amis des femmes. Accusés de violences conjugales, réfractaires au droit à l'avortement, abonnés aux commentaires sexistes... La liste est longue. En élisant un champion du sexisme à la tête des États-Unis, les Américains semblent avoir validé tout comportement agressif envers la gent féminine. Cela ne présage rien de bon pour la suite de ce côté de l'Atlantique comme du nôtre.
Le sujet qui trouble le dîner : "En parlant d'avortement justement...", s'empresse-t-on d'ajouter de l'autre côté d'une cuisse de dinde.
Comment argumenter : On dirait presque que le sujet est devenu le préféré de nos politiques cette année. Mais aussi ceux de l'Irlande ou de la Pologne où les femmes ont dû descendre dans la rue pour protéger ce droit. L'un des arguments des anti-IVG est qu'ils affirment que les conséquences psychologiques pour la mère sont insurmontables (ou presque). Or, une étude américaine vient de confirmer le contraire.
Le sujet qui trouble le dîner : "Je ne comprends pas ce délire des inégalités salariales. Ma femme travaille autant que moi ; mais elle gagne plus", s'emporte une bouchée parfumée de camembert.
Comment argumenter : Alors comment dire, on parle bien dans ces cas-là de travail à statut égal. Les Françaises et les Islandaises ont d'ailleurs exprimé leur colère cette année à l'occasion de deux manifestations symboliques. Si les Islandaises font figure de modèles de conduite en la matière (elles sont les championnes d'Europe question combat pour l'égalité des sexes), les Françaises ont eu du mal à imposer leur mouvement le 7 novembre dernier. Moquées sur les réseaux sociaux, elles ont apporté la preuve qu'il est urgent de faire de l'inégalité salariale une problématique politique centrale.
Le sujet qui trouble le dîner : "Ces histoires de personnes trans, c'est n'importe quoi. Il existe deux genres : le féminin, le masculin, un point c'est tout", assure un convive tout en dégustant une belle part de la bûche glacée.
Comment argumenter : Le prestigieux magazine National Geographic vient de mettre en couverture son premier modèle transgenre, Avery Jackson, une fillette de 9 ans. "Gender revolution", titre le mensuel pour son édition de janvier 2017. Les lignes du genre bougent et des anonymes comme des personnalités font exploser les cases. Pourquoi renier cette réalité ?
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