Isabelle Morini-Bosc : "Julie de 'Koh-Lanta' est perchée mais attachante"

On ne va pas en faire tout un plat... Même si les internautes, eux, en ont fait des gorges chaudes, de ce plat. De quel plat s'agit-il en fait ? De celui sur lequel on met les desserts du Meilleur pâtissier ou de Top Chef ? Vous n'y êtes pas. Il s'agit d'un tout autre type de "plat"... Très exactement d'un plongeon raté dans les eaux bleues de l'île de Koh Rong, où s'est déroulée la 16ème édition de Koh-Lanta actuellement retransmise sur TF1.

Et celle qui a bu le bouillon pour le plus grand plaisir des twittos et, accessoirement, de quelque 5.800.000 fidèles téléspectateurs c'est Julie, la candidate la plus "azimutée" du programme. Qui a donc "fait un plat" mais sûrement pas un bide. C'est en effet la "chouchou" de ce jeu d'aventures que les observateurs regardent en guettant les signes d'usure au bout de 15 ans d'antenne. Le public, lui, fait moins de chichis : Il aime tout simplement ce petit bout de femme "incasable" que certains, subséquemment, trouvent "gentiment cinglée".

Perchée, lunaire, habitée, Julie ?

Par "incasable", on entend simplement, nous, qu'elle n'entre dans aucune des catégories où on aime placer les gens. Et c'est tant mieux. "Incasable", elle l'est en fait d'autant moins qu'elle est mariée à un dentiste qui la traite comme une reine. Rapport aux "couronnes", sûrement. Dentaires, évidemment ! Quoiqu'il en soit, cette jeune femme étant donc "classée incasable", il était logique de lui trouver une "case-en-moins"... De l'estampiller mal "arrangée" et "gentiment dérangée".

Elle est même pour certains dérangeante, cette presque-quadra qui chante tout le temps des chansons positives, de Kendji aux Fréro Delavega en passant par Blanche-Neige façon "Un jour mon prince viendra"... Ou Ce rêve bleu dans Aladdin... Qui, en plus, pense plus aux autres qu'à elle-même, et a autant le sens de la compétition que Picsou a le sens de l'humour. Cela ne l'empêche pas d'avoir, un jour de crise-de-foi, hurlé à la face du globe et des insectes du coin : "Je suis le maître du monde". Alors perchée, lunaire, habitée, Julie ? Peut-être, sûrement, puisque les médias le disent, que la tweetosphère confirme. C'est dire !

Une candidate qui joue franc-jeu

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À une époque où on aime les forts en gueule ayant précisément "de la gueule", Julie détonne, Julie "déconne". Parce qu'elle appartient en fait à une espèce justement et injustement sous-côtée, les gentils qui, même s'ils adorent leur vie, leur famille, leur vie de famille, ne s'ennuient jamais quand ils se retrouvent seuls avec eux-mêmes. Et Julie, qui a donc le caractère encore mieux fait que la figure, n'est que bienveillance et vaillance... Elle fait pourtant les gros titres (souvent positifs) de la presse et de la planète buzz, preuve qu'il n'est pas obligatoire d'insulter ses camarades et de leur faire des crasses sans classe dans des programmes de télé-réalité humainement approximatifs pour faire parler. 

Oui, elle a bonne presse, Julie, au point que la connaissent même ceux qui ne suivent pas l'émission. Alors même si elle peut parfois sembler "attachiante", on lui souhaite d'aller loin, à cette Julie a priori au départ aussi faite pour Koh-lanta qu'un dromadaire est fait pour la banquise... Et puisque cela ne la gêne pas de 'faire des ronds dans l'eau", cela ne devrait pas la gêner de passer du "plat" au plateau, celui de la finale parisienne évidemment.