Mettre d'accord le Front national, l'UMP et le Parti socialiste à propos de l'Union européenne. C'est la "performance" réalisée par la Cour de justice européenne (CJUE) en affirmant qu'un État-membre est en droit de refuser d'octroyer des prestations sociales à un étranger communautaire.
Cette idée de lier l'octroi de prestations sociales à la nationalité est en train de cheminer
Louis Aliot (FN)
Sans surprise, le Front national s'est immédiatement félicité de cette décision, y retrouvant les bases de la préférence nationale qu'il prône depuis longtemps. "Cette idée de lier l'octroi de prestations sociales à la nationalité est en train de cheminer, y compris dans l'esprit des juges", se réjouit Louis Aliot.
Si le vice-président du FN voit dans le jugement de la CJUE une porte ouverte vers la limitation des aides en faveur des non-Européens, l'UMP y retrouve une critique du "tourisme social", qu'elle dénonce. De Nicolas Sarkozy à François Fillon, les grandes figures de la droite sont d'accord sur le principe d'une restriction de la distribution des prestations sociales.
C'est l'ancien président de la République qui va le plus loin dans la réflexion, proposant "une harmonisation des prestations sociales aux immigrés". Une telle mesure permettrait à un pays comme la France, deuxième distributeur européen d'aides sociales en pourcentage du PIB (33,6%), de perdre son attractivité en la matière. La moyenne de l'Union européenne se situant à 29,1%, il est même imaginable qu'une telle mesure entraînerait une diminution des sommes distribuées. Une économie que l'opposition appelle de ses vœux.
On ne peut pas venir dans un pays uniquement pour bénéficier de prestations sociales
Bruno Le Roux (PS)
Plus étonnant, la décision de Luxembourg trouve son lot de défenseurs à gauche. Bruno Le Roux, patron des députés PS à l'Assemblée nationale, estime que le jugement "dit des choses justes" en stipulant que l'on ne peut pas venir dans un pays "uniquement pour bénéficier de prestations sociales". Des propos appuyés par le secrétaire d'État chargé des Affaires européennes, Harlem Désir, qui estime que l'on ne peut pas "abuser des dispositions sociales" des États-membres.
La décision de la CJUE ne fait pourtant aucunement mention "d'abus" mais évoque la nécessité "d’éviter que les personnes exerçant leur droit de séjour ne deviennent une charge déraisonnable pour le système d’assistance sociale de l’État-membre d’accueil" et encourage chaque État à évaluer la "situation personnelle" du demandeur d'aides.
Le discours socialiste, assez proche de celui de l'UMP, semble surtout correspondre à une évolution des positions du gouvernement sur la question des prestations sociales, illustrée par la décision de moduler les allocations familiales en fonction des revenus. Alors que 74% des Français se disent prêts à faire des sacrifices concernant leurs allocations, ces prises de position s'adaptent aux préoccupations des électeurs, quitte à déplaire à une partie de la gauche, moins élogieuse envers la décision de la cour de Luxembourg.
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