"Rien ne va pour François Hollande", constate Olivier Bost

Son quinquennat, régulièrement, fait revenir François Hollande à ses débuts, quand nous avions l’impression d’avoir Mister Bean plutôt qu’un président. Souvenez-vous quand il prend la pluie sans parapluie (parce que l’eau ça mouille, tout simplement !). Souvenez-vous aussi : aussitôt arrivé à l’Elysée, quand il part pour aller voir Angela Merkel à Berlin, son avion prend la foudre. Ces derniers jours c’est tout ça à la fois, comme le remake d’un mauvais film. François Hollande a pris la pluie à Wallis-et-Futuna, il a pris les foudres de Martine Aubry et son avion est tombé en panne. Ça ne s’invente pas. On dirait que c’est fait exprès !

Pourtant le chef de l’État devrait le savoir. Cela arrivait déjà à son prédécesseur. Dès qu’un président quitte plus de trois jours le territoire national, il y a une tuile. Là c’est même plus qu’une tuile : c’est un parpaing que lui a envoyé Martine Aubry.

Un retour au réalisme ?

Le scénario est-il aussi catastrophique ? Là, ça dépend vraiment à qui vous posez la question. Pour ceux qui dézinguent la réforme du Code du travail, c’est une "catastrophe annoncée". François Hollande, avec son machiavélique Premier ministre, serait en train de terminer de tuer la gauche. C’est une stratégie perdant-perdant. Cette réforme de la dernière chance - même le chef de l'État le reconnait - n’aura pas d’effet avant la fin du quinquennat sur l’emploi. Cette réforme, pour ses détracteurs, c’est l’assurance à 100% de perdre en 2017.

De l’autre côté, chez Manuel Valls tout va bien. En découvrant la tribune de Martine Aubry et ses amis, le Premier ministre a eu cette réaction : "Même pas peur !" "Il faut sortir de l’ambiguïté", a-t-il expliqué, "y compris à nos dépends. Pour lui, il se passe ce qu’il s’est passé en 1982 avec le tournant de la rigueur. C'est juste un retour au réalisme pour les socialistes. Le chef du gouvernement est ravi. Il se défend d’être un pousse au crime. Pour se rassurer, son entourage relève qu’autour de Martine Aubry c’est toujours les mêmes. En fait, elle n’agrège rien du tout.

Les proches de Hollande quasi orphelins

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Le plus embêtant pour François Hollande ce n’est pas Martine Aubry. Son vrai problème c’est le silence de beaucoup de ses ministres et de ses proches. Quand ils parlent, ils le font hors micro. Non pas pour critiquer le chef de l’État, mais pour dire qu’ils n’arrivent plus à le suivre et qu'ils ne comprennent pas sa stratégie. Ils ne sont pas méchants avec François Hollande. Ils sont juste perdus, quasiment orphelins. Ils adoraient François Hollande, mais il a fini par les semer.

Ces fidèles, depuis plus ou moins longtemps, sont les meilleurs révélateurs de ce qui passe. La rupture, ce n’est pas seulement les "frondeurs". À quatorze mois de l’élection présidentielle, François Hollande veut croire qu’il a encore du temps, qu’il peut se refaire. Quatorze mois, c’est vrai que ça laisse encore beaucoup de temps pour faire des sketchs comme ceux de mercredi 24 février. Mais ça va devenir très court pour retrouver une majorité politique et la confiance des Français.

Le carnet du jour

Manuel Valls s’est rendu mercredi avec la ministre de la Santé, Marisol Touraine, et la toute nouvelle secrétaire d’État aux victimes, Juliette Méadel, à l’hôpital des Invalides. Ils sont allés au chevet de onze blessés des attentats du 13 novembre. Il reste au total vingt-huit personnes hospitalisées. Les ministres ont été frappés par les blessures de guerre. C’est Juliette Méadel qui est chargée de s’occuper de leur sortie de l’hôpital et de leur nouvelle vie. Manuel Valls a estimé que ce secrétariat aux Victimes c’était "la meilleure idée du remaniement". Ce n’est pas forcément sympa pour les autres ministres, mais c’est comme ça.