Pas une seconde à perdre pour Marine Le Pen dans cette campagne du second tour. Mardi 25 avril au soir sur TF1, elle a dénoncé le "projet fratricide d'Emmanuel Macron". Plus tôt dans la journée, elle était au marché de Rungis. La veille, elle annonçait qu'elle se mettait "en congé" du Front national. C'est le dernier coup tactique qu'elle tente dans cet entre-deux tours. Un dernier coup pour se débarrasser du poids du parti. Parce que dans la dernière ligne droite, elle estime qu'elle est au-dessus de ça, qu'elle n'est pas la candidate du FN, mais la candidate "Marine" tout court. Elle dit "la candidate du peuple".
Mais tout cela vient de loin. Souvenez-vous : en 2012 déjà, Marine Le Pen avait créé le "Rassemblement Bleu Marine". Puis elle ne voulait plus que l'on dise que son parti était un parti d'extrême-droite. Puis elle a fait disparaître la flamme bleu-blanc-rouge. Puis carrément le nom "Le Pen". Elle a essayé, petit à petit, d'effacer tout ce qui pouvait se rapporter à la marque "Front national" qui, à ses yeux, est la marque de son père.
C'est de la com', de la tactique. L'idée, c'est de faire moins peur pour s'attirer des électeurs de Nicolas Dupont-Aignan et de François Fillon, qui se sont tant battus contre celui qu'ils appellent "Emmanuel Hollande", mais aussi ceux de Jean-Luc Mélenchon, qui exècrent les élites. Ceux de Jean-Luc Mélenchon, en priorité d'ailleurs. D'autant que le leader de la France Insoumise et ses troupes n'ont pas donné de consignes de vote.
Quand, lundi 24 avril dans le Pas-de-Calais, Marine Le Pen explique que ce second tour sera "un référendum pour ou contre la mondialisation sauvage", c'est à eux qu'elle s'adresse principalement.
Marine Le Pen peut-elle gagner ? Elle pense que c'est jouable. Regardez comme elle s'est relancée pied au plancher. Elle n'a pas attendu 24 heures avant de repartir en campagne. En image, elle était bien plus présente qu'Emmanuel Macron. Mais ce ne sont pas les images qui font le vote. Cela compte. Mais pour gagner, c'est bête mais il faut additionner les voix.
Marine Le Pen sait très bien qu'arithmétiquement, c'est compliqué. Si on ajoute tous les reports de voix possibles aujourd'hui aux 7,5 millions de suffrages qu'elle a obtenus au premier tour, elle peut monter jusqu'à 11 millions de voix. Pour devenir président, il faut entre 14 et 18 millions selon la participation. Il y a un écart très important.
Marine Le Pen compte sur une dynamique exceptionnelle de sa campagne. Elle caresse même l'espoir que si une partie des électeurs de Mélenchon, de Fillon et même des socialistes, ne viennent pas à elle, ils iront au moins se réfugier dans l'abstention plutôt que voter Macron. Parce que Marine Le Pen aussi fait ses calculs. Et elle sait que plus la participation est faible, moins on a besoin de voix pour se qualifier. Un sacré avertissement à Emmanuel Macron.
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