Face-à-face plus que tendu entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Entre invectives et vociférations, les deux candidats se sont livrés à une lutte sans merci mercredi 3 mai. C'était un débat d'abord épuisant, navrant et consternant. C'était clairement un match de catch, avec dans le rôle du "bulldozer" Marine Le Pen. Ce débat, la candidate du Front national l'a tiré vers le bas. Parce qu'elle n'avait qu'une idée en tête : démolir son adversaire. Le programme, les propositions, ce n'était pas son sujet.
Son sujet c'était de pourrir le match, faire perdre ses nerfs à Emmanuel Macron. Elle lui a fait le coup du "candidat du passif", le candidat du bilan de François Hollande, mais aussi des trente dernières années. Elle s'est enfermée dans son duel avec Emmanuel Macron. En fin de compte, elle est tombée dans la caricature, dans la provocation et dans l'agressivité. On était loin de la dédiabolisation qu'elle a essayé de mettre en oeuvre.
Le pire, c'est qu'elle s'est montrée approximative et incompétente. Confondre Alstom et SFR quand on se destine à la présidence de la République, ce n'est pas sérieux. Comme ce n'était pas sérieux sur les retraites, sur l'euro, sur le financement de toutes ses promesses sociales. Il y a eu beaucoup de flottement. Elle a montré ses limites, parce qu'elle n'a pas de recettes, pas de solution.
Ce n'est pas sérieux compte tenu des enjeux. En réalité Marine Le Pen s'est comportée mercredi soir comme une opposante, et pas comme quelqu'un qui aspire à la fonction présidentielle.
Emmanuel Macron était, lui, dans la contre-attaque forcément. Mais il a eu le mérite d'être plus calme, plus maîtrisé, plus pédagogue. Plus solide aussi. On a vu un bon connaisseur des dossiers notamment économiques. Marine Le Pen n'a pas trouvé la faille sur ce point-là. Elle lui a permis de dérouler son projet. Alors avec parfois chez Emmanuel Macron un petit côté professoral dont on se serait passé.
Il y a un dossier sur lequel Marine Le Pen était plus à l'offensive que lui, c'est celui sur les questions régaliennes et sur l'islamisme. Elle est plus rodée. Elle fait feu de tout bois. C'est un dossier sur lequel elle parle plus fort que tout le monde. Sans qu'on soit rassuré sur ses solutions : fermeture des frontières, retour des douaniers, expulsions des fichés S (dont la plupart sont français).
C'est d'ailleurs sur ce genre de dossiers que l'on oit nettement la différence entre les deux. On a une candidate qui surfe sur les passions, sur les émotions, sur la colère ; et un candidat qui avance avec raison, avec méthode.
Il n'y a aucun doute sur le fait que l'électorat de Marine Le Pen a aimé sa prestation. Idem pour celui d'Emmanuel Macron. Cela ne fait pas bouger les lignes chez ceux qui sont déjà fans. En revanche chez les indécis, cela peut jouer. En espérant que, vue la qualité du débat, les indécis ne se transforment pas en abstentionnistes.
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