À quoi pourrait ressembler le gouvernement de Jean-Luc Mélenchon ? Au coude-à-coude avec François Fillon et sur les talons de Marine le Pen et Emmanuel Macron, le candidat de la France insoumise peut désormais être perçu comme l'un des potentiels prochain président de la République.
Si son programme s'articule grandement autour de la constitution d'un bousculement des institutions en passant à une VIe République, avec la mise en place d'un référendum révocatoire, il ne sera pas dispensé de former un gouvernement dans les premiers jours de sa potentielle investiture à l'Élysée.
Durant sa campagne, Jean-Luc Mélenchon a donné quelques détails ici et là, non pas sur la composition de sa future équipe gouvernementale mais sur sa façon de gouverner. En dehors des ministères régaliens, tels que la Défense, qui nécessitent une "espèce de continuité permanente de l'État", le candidat dit vouloir s'entourer de "beaucoup de hauts commissaires" qui se verraient attribuer chacun une mission et devraient ensuite "rentrer à la maison" ou éventuellement se voir confier une "autre mission". Avec un penchant pour des personnalités issues de la société civile, à l'image de son mouvement de la France insoumise. "Dans les institutions, et notamment au gouvernement, il faut combiner la stabilité et le mouvement", a-t-il d'ailleurs soutenu le 18 avril à Dijon.
Dans un entretien vidéo diffusé sur YouTube, il cite l'exemple de Martin Hirsch, ancien président d'Emmaüs France nommé en 2009 par Nicolas Sarkozy comme haut commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté et à la jeunesse. Un poste qu'il a gardé pendant près de trois ans. "Je n'approuve pas sa politique mais il a été nommé pour faire une chose, il l'a faite et après il est parti. Il faut briser la course au grade, à l'intérieur d'un gouvernement".
S'il devait y avoir un "haut-commissaire de la lutte contre la corruption", Jean-Luc Mélenchon irait ainsi "le chercher dans l'association Anticor". En meeting, il a aussi évoqué la possibilité d'avoir une personne chargée spécialement du "problème de l'illettrisme" pour une durée de un ou deux ans, d'une autre pour le "problème général de l'eau". La création d'un "commissariat général pour la planification écologique" a également été avancé.
Fort logiquement, ces maroquins, ces hauts-commissariats ou encore des rôles de proches conseillers à l'Élysée pourraient revenir à plusieurs membres de son équipe de campagne, composée de nombreuses personnalités jeunes et issues de la société. Dans le premier cercle du candidat, on trouve les porte-parole les plus médiatiques : le coordinateur du Parti de gauche Éric Coquerel, le fidèle et omniprésent ex-socialiste Alexis Corbière et l'avocate Raquel Garrido.
Ce clan rapproché est aussi constitué de têtes pensantes beaucoup plus discrètes. Il y a notamment le directeur de campagne Manuel Bompard. Un peu plus visible dans la dernière ligne droite de la campagne, celui qui est candidat aux législatives en Haute-Garonne aime rappeler qu'il n'est pas un professionnel de la politique mais d'abord ingénieur docteur en mathématiques appliquées, travaillant dans une start-up spécialisée dans l'aéronautique à Toulouse. Autre figure notable : la directrice de communication Sophia Chikirou. Âgée de 37 ans, chargée de la presse de la campagne de 2012, elle a entrepris la stratégie offensive sur les réseaux sociaux dans un but de contourner les médias traditionnels. Elle était auparavant une proche de Laurent Fabius. Le futur pourrait se composer aussi avec Charlotte Girard, coordinatrice de l'élaboration du programme et par ailleurs maître de conférences de droit public à l'université de Paris-Nanterre.
Les ministères de l'Économie, des Finances ou encore du Travail pourraient bien être attribués à l'un des économistes ayant planché sur le programme du candidat. Jacques Généreux, 60 ans, est l'un d'eux. Maître de conférences à Sciences-Po, il appuie ses travaux sur des modifications profondes de l'Union européenne et a axé plusieurs de ses recherches sur les syndicats, le Smic et la flexibilité du travail. Liem Hoang-Ngoc, responsable de l'économie, s'était de son côté fait remarquer en 1996 pour avoir initié un appel à "sortir de la pensée unique" à l'adresse d'Alain Juppé en 1996.
En outre, la galaxie Mélenchon se compose de divers spécialistes, tels que Djordje Kuzmanovic sur les questions internationales et de défense, ou encore de soutiens comme Clémentine Autain, conseillère de la région d'Île-de-France régulièrement présente sur les plateaux TV.
Concernant les trois principaux concurrents de Jean-Luc Mélenchon, François Fillon a par exemple déjà fait savoir qu'il comptait diriger le pays avec un "commando" de "quinze ministres" et "pas un de plus", à qui une feuille de route de trois ans serait confiée. "Ça doit être des hommes et des femmes politiques, mais ça doit être aussi des personnalités de la société civile qui apportent leurs compétences", avait-il précisé. Emmanuel Macron s'apprête aussi à s'appuyer sur "quinze membres maximum" pour gouverner et espère aussi le faire avec "des personnes de la société civile" et "des hommes politiques de gauche, du centre et de la droite". L'équipe de Marine Le Pen a elle aussi évoqué le souhait de composer un gouvernement resserré.
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