François Fillon a présenté son programme économique, lundi 13 mars. Un programme qui reste quasiment inchangé. Mais pourquoi avait-il besoin de revenir à la charge ? Parce que le candidat des Républicains est comme un pilote de course qui aurait calé dans la ligne droite. La grande ligne droite des Hunaudières des 24 Heures du Mans : c'est là qu'il aime s'entraîner dans son bolide. François Fillon a calé là, plusieurs fois même, et il essaie de redémarrer au starter. Il essaie vainement de faire repartir sa campagne.
C'est vrai que son programme économique, en réalité, on le connait depuis la primaire. Effectivement, il a raboté par-ci par-là. Mais dans le fond, il n'en a rien retiré, parce que stratégiquement il pense qu'il doit rester sur la même ligne, car c'est ce qui l'a fait élire. Il essaie donc de re-présenter son projet, mais sous un nouveau jour. C’est-à-dire sans le sang et les larmes, sans le vocable tchatchérien, sans avoir l'air de demander des efforts aux Français.
Cela lui permet de continuer à parler du fond et des idées sans se renier. Son problème, c'est qu'à chaque fois qu'il essaie de reprendre la route, il y a un nouveau dossier qui vient le percuter. Quand ce ne sont pas les soupçons d'emplois fictifs, c'est un prêt de 50.000 euros de l'un de ses amis, ou encore des costumes offerts par un autre ami, ou encore des virements de compte de sa fille vers le sien pour rembourser un mariage.
C'est aussi pour cela qu'il a mené une offensive sur la moralisation de la vie publique. On met un peu de "transparence" sur les liens de parenté entre parlementaires et collaborateurs (en clair, les noms seront publiés), mais il ne sera pas interdit d'embaucher des membres de sa famille.
Un peu de transparence qui fait directement écho à l'affaire du Penelope Gate. On met aussi un code de bonne conduite pour les ministres, surtout en cas de conflit d'intérêt.
C'est ce qui s'appelle une offensive très mesurée, juste ce qu'il faut. Certains de ses amis expliquent que comme "il est profondément catho, il cherche la rédemption". Sans doute François Fillon pense qu'en parlant de transparence et de moralisation, c'est une façon de battre sa coulpe. Mais franchement, venir parler de "moralisation" deux jours avant d'être mis en examen, c'est pour le moins étrange, non ?
Alors François Fillon a peut-être de bonnes intentions pour l'avenir. Il a un programme qui a séduit ses électeurs. Il a montré de la solidité dans la tempête judiciaire. Mais la vérité, c'est qu'il est perdu. Il faut qu'il retrouve le nord d'urgence. Car l'élection présidentielle est dans six semaines. Lundi, il a déclaré : "C'est devant le suffrage universel que je suis toujours debout". Toujours debout, mais avec une boussole c'est encore mieux.
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