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François Fillon, lors de la présentation de son programme économique, le 13 mars 2017
Crédit : Christophe ARCHAMBAULT / AFP
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Cette répartie a de quoi surprendre. François Fillon se serait fait offrir des costumes de luxe, taillés sur mesure, par un mécène pour la somme de 13.000 euros, selon Le Journal Du Dimanche, qui ajoute qu'environ 35.000 euros ont été "réglés en liquide" pour de précédents achats chez ce tailleur.
En pleine phase de relance de sa campagne présidentielle, François Fillon a tenu à répondre aux informations du journal dans un entretien aux Échos. "Un ami m'a offert des costumes en février. Et alors ? J'observe que ma vie privée fait l'objet d'enquêtes en tous sens et que ce traitement m'est réservé. Mes faits et gestes sont scrutés tous les jours dans l'intention évidente de me nuire pour m'écarter de la course à la présidentielle. Qui cherche à me nuire, je ne le sais pas et je n'ai pas de cabinet noir qui mènerait des enquêtes parallèles pour démasquer mes ennemis", explique-t-il.
François Fillon classe tout seul l'affaire sans suite sur le plan judiciaire
Mariette Darrigrand, sémiologue
"Et alors ?". Cette phrase a de quoi interroger. "Sur le plan grammatical, cette phrase est très intéressante. Il s'agit évidemment d'une fausse question. Elle marque l'arrêt de la narration et qu'il n'y a donc aucune conséquence possible. François Fillon classe tout seul l'affaire sans suite sur le plan judiciaire et en fait un événement sans conséquence", explique la sémiologue Mariette Darrigrand à RTL.fr.
Ces mots marquent donc un "bon argument de défense, ajoute-t-elle. C'est une arme purement rhétorique dans un contexte de storytelling au long cours qui pèse lourd. Pour le public, il n'y pas de réactions rationnelles face à cette situation, soit il est déclassé, soit il enclenche une dynamique". Elle souligne par ailleurs que cette notion s'inscrit dans une stratégie "qui est souvent utilisée".
D'une façon plus générale, Mariette Darrigrand constate "une évolution du personnage de François Fillon". Dès les premières révélations du Canard Enchaîné, le candidat avait fait une déclaration d'amour à son épouse lors d'un meeting à Paris, le 29 janvier dernier. "Nous n'avons rien à cacher (...) À travers Penelope, on cherche à me casser. Moi je n'ai peur de rien, j'ai le cuir solide. Si l'on veut m'attaquer, que l'on m'attaque droit dans les yeux mais qu'on laisse ma femme en dehors de ce débat politique. Devant 15.000 témoins, je veux dire à Penelope que je l'aime et que je ne pardonnerai jamais à ceux qui ont choisi de nous jeter aux loups".
Selon Mariette Darrigrand, "François Fillon était dur dans son programme mais neutre sur le plan psychologique car il voulait incarner la vertu de la République. Mais désormais, il met beaucoup d'émotions dans son discours, alors qu'il était plus froid : entre l'amour pour Penelope, la haine du complot et l'assassinat politique dont il est victime". Ces derniers termes avaient d'ailleurs choqué la classe politique. Benoît Hamon estime que le candidat de la droite et du centre "emprunte le même registre que tous les politiques mis en examen qui expliquent qu'ils sont victimes d'un complot médiatique, politique, judiciaire, Tout ça n'est pas sérieux".
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