"Je vais, pour la première fois, prendre la décision la plus difficile de ma vie. Je ne veux plus me mentir". La phrase est signée Nicolas Hulot, et elle annonce dans la foulée sa décision de quitter le gouvernement, dont il était le ministre de la transition écologique et solidaire. Figure de la sauvegarde de l'environnement, son départ est un coup dur pour Emmanuel Macron et Édouard Philippe.
Après une collaboration de 15 mois au sein d'une équipe gouvernementale dans laquelle il a dû lutter pour obtenir des décisions en faveur de son portefeuille ministériel, Nicolas Hulot peut revendiquer quelques victoires.
L'ancien présentateur télé a déclaré se surprendre de s'"accommoder de petits pas". Mais le virage écologique n'a pas été pris assez rapidement à son goût, et l'obligation au compromis aurait eu raison de sa patience.
Pourtant, sur un dossier symbolique, l'écologiste avait eu gain de cause. Emmanuel Macron a décidé en janvier 2018 d'abandonner la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Opposant de longue date à ce projet, Nicolas Hulot le jugeait "ruineux, inhumain et inutile". Autre dossier épineux, celui de l'interdiction du Glyphosate, herbicide controversé accusé par certains de provoquer des cancers.
En novembre 2017, l'UE prolonge pour cinq ans la licence du produit. Immédiatement, Emmanuel Macron assure que la France reste déterminée à en sortir en trois ans, position défendue par Nicolas Hulot contre son collègue de l'Agriculture Stéphane Travert qui plaide pour cinq à sept ans. Une victoire au premier abord qui se trouve atténuée par la suite.
Depuis, la possibilité de dérogations a été annoncée, et les députés ont rejeté un amendement, publiquement soutenu par Nicolas Hulot, visant à inscrire dans la loi l'interdiction du pesticide. Un compromis difficile à accepter. Le désormais ex-ministre souhaitait sans doute aller plus vite, plus loin. Il s'était déclaré déçu de ce vote.
Nicolas Hulot avait également dû assumer d'autres décisions contraires à ses convictions, dont notamment le report de l'objectif consistant à ramener la part du nucléaire dans la production d'électricité à 50% en 2025. Dernier épisode en date, lundi, l'Elysée avait annoncé que le prix du permis de chasse serait divisé par deux.
En écho à sa démission, Benjamin Griveaux rappelait sur BFMTV qu"on ne transforme pas le modèle agricole français en un claquement de doigts, en 18 mois".
Transition énergétique, loi alimentation, biodiversité et qualité de l'air sont autant de sujets mis sur le devant de la scène par Nicolas Hulot. Sur chaque sujet, il a obtenu des "petits pas". Mais pas de grandes avancées comme il l'espérait. Là encore Benjamin Griveaux a rappelé ce mardi, qu'il préférait "les petits pas" au "surplace".
Nicolas Hulot a donc choisi de partir, mais il laissera des traces fortes de son passage au gouvernement. Ainsi, le députés ont donné en juillet leur feu vert à l'inscription de la "préservation de l'environnement" et de la lutte contre le changement climatique à l'article 1er de la Constitution, avant que l'examen de la révision constitutionnelle ne soit suspendue jusqu'à la rentrée.
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