Les effets de la décision du Conseil d'Etat ne se sont pas fait attendre. Après l'injonction faite par les juges de la plus haute juridiction du pays à l'Etat de garantir un accueil digne des migrants, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a annoncé la création de deux centres d'hébergement d'un genre nouveau : ils associeront accueil et étude de la situation des demandeurs d'asile.
Ces Centres d'Accueil et d'Etudes de Situation (CAES) s'inscrivent la lignée du plan gouvernemental annoncé le 12 juillet, et permettront selon le ministre d'accélérer "des situations administratives des personnes prises en charge permettant d’orienter chaque personne vers une solution adaptée à sa situation". L'Etat espère ainsi dégager 300 places destinées à accueillir les migrants ayant renoncé à traverser la Manche pour se rendre au Royaume-Uni.
Jusqu'à présent il existait deux types de centres d'aide aux migrants : les Centres d'Accueil et d'Orientation (CAO) pour leur accueil et les Centres d'Etudes des Situations Administratives (CESA) pour la gestion de leurs demandes d'asiles. Les nouveaux centres regrouperont ces deux types de structure dans un même endroit. Deux centres d'accueil déjà existants seront ainsi transformés. Il s'agit de l'abbaye cistercienne de Belval, à Troisvaux dans le Pas-de-Calais et de l’hôtel Formule 1 Bailleul situé dans le département du Nord.
Auparavant les migrants devaient obligatoirement disposer d'un hébergement pour prétendre au droit d'asile dans un CESA - situé d'ordinaire dans les bâtiments de la préfecture de police. Avec ces nouveaux centres le gouvernement souhaite, avec l'aide des associations présentes sur place, conduire les migrants de Calais en bus directement dans un CESA où leur demande d'asile sera étudiée, évitant ainsi l'étape de "pré-accueil" nécessaire.
Plus tôt dans la journée de lundi, le Conseil d'Etat avait rendu une décision dans laquelle il jugeait : "les conditions de vie des migrants révèlent une carence des autorités publiques". Dans un communiqué la plus haute juridiction administrative du pays estimait que les migrants étaient ainsi exposés à "des traitements inhumains ou dégradants" portant "une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale".
Le gouvernement a donc décidé d'agir tout "en maintenant l’objectif (...) d’éviter la reconstitution de campements", a précisé Gérard Collomb. A la décision de créer des CESA s'ajoute celle de fournir des toilettes, douches et points d'eau aux migrants, une décision aussitôt rejetée par la maire de Calais, Natacha Bouchart. "Je ne puis accepter de mettre en place des installations qui réuniraient à nouveau les conditions de création de campements, de bidonvilles, et de points de fixation", a-t-elle écrit dans un post Facebook publié dans la soirée de lundi.
Du côté des organisations humanitaires, l'association l'Auberge des Migrants nuance l'ouverture des deux centres de Belval et Bailleul : selon son compte Twitter, le gouvernement a "juste prévu de les agrandir visiblement".
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